Toutes les sonnettes d’alarme devraient retentir suite aux déclarations du secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, lors de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN, le 6 juin à Bruxelles. Il a en effet déclaré qu’il anticipait un terrorisme par rapport auquel le 11 septembre paraîtrait « modeste ».
Pour lui, la prochaine grande attaque terroriste n’est pas une question de « si » mais de « quand, où et comment ». Il a martelé qu’une « action préventive » pourrait être nécessaire à l’encontre des Etats voyous et des groupes terroristes et que, dans ce sens, il n’était pas indispensable d’avoir des « preuves absolues » avant de passer à l’action. « Si nous ne nous préparons pas promptement, nous pourrions bel et bien faire l’expérience d’attaques dans nos pays, qui rendraient les événements du 11 septembre modestes en comparaison. » Si les terroristes « peuvent attaquer à tout moment, en tout lieu, en utilisant n’importe quelle technique, alors qu’il est physiquement impossible de se défendre à chaque fois et en tout lieu contre n’importe quelle technique, il est nécessaire d’ajuster la définition de la défensive ». Selon Rumfsfeld, passer à l’offensive, comme l’Amérique l’a fait en Afghanistan, est « littéralement la seule manière de se défendre contre des groupes de pays qui ont des armes de destruction massive et sont enclins à les utiliser contre vous ». Parmi les pays mentionnés pendant les discussions à Bruxelles, figurent les trois de l’« axe du mal » - l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord - mais aussi Cuba, la Libye et la Syrie.
Les déclarations de Rumsfeld rejoignent celles du président George W. Bush, le 1er juin à West Point, qui a brandi la menace d’une action « préventive ». Par ailleurs, le 6 juin, le vice-président Dick Cheney est allé très loin en affirmant que l’Irak pourrait fournir à des groupes terroristes des « armes de destruction massive » constituant une menace pour les Etats-Unis.
On peut se demander si l’« OAS américaine » - les éléments voyous au sein de l’appareil militaire et du renseignement, responsables des attentats du 11 septembre - planifient quelque horreur terroriste « impensable » pour faire accepter aux populations occidentales des mesures d’Etat policier à l’intérieur de leur pays et de nouvelles guerres à l’extérieur.