7 mai 2008 (Nouvelle Solidarité) – L’inde envisage l’interdiction du marché à terme de plusieurs produits alimentaires, a affirmé lundi le ministre indien des Finances Palaniappan Chidambaram dans le cadre de la conférence annuelle de la Banque asiatique de développement (BAD) qui se tient à Madrid.
« A tort ou à raison, la population pense que la spéculation fait grimper les prix. Nous ne pouvons pas ignorer ce sentiment », a-t-il déclaré.
C’est le Parti communiste indien, allié dans la coalition, qui exige ces mesures contre les spéculateurs responsables de la flambée des prix et de l’inflation. Sa demande concerne plusieurs produits dont l’huile et le sucre. Le gouvernement a banni le marché spéculatif du riz et du blé déjà l’an dernier.
Pour sa part, dans un entretien avec le quotidien Le Monde paru le 2 mai, à la question si le marché alimentaire allait s’autoréguler, Olivier de Schutter, le nouveau rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, a répondu : « La "main invisible " n’est pas la solution, c’est le problème. J’étudie des mécanismes de taxation des mouvements spéculatifs, que l’Inde songe à mettre en place. Dans le domaine agricole, l’offre est relativement inélastique et les terres arables ne sont pas extensibles à l’infini. Par ailleurs, un petit nombre d’entreprises, Monsanto, Dow Chemicals, Mosaic, détiennent les brevets sur des semences, des pesticides, des engrais, qu’elles peuvent vendre à des prix élevés pour les petits producteurs. Il faut réfléchir à une modification des règles de la propriété intellectuelle de ces entreprises, dont les profits explosent. »
{}
Pour creuser le sujet : focus