2 mars 2009 (LPAC) — Le 26 février, l’économiste James Galbraith, dont le père, John Kenneth Galbraith, fut le principal conseiller économique du président américain Franklin Delano Roosevelt, lors de son témoignage devant un comité de la chambre, a puissamment plaidé pour un retour aux méthodes de Franklin Delano Roosevelt afin de tirer les Etats-Unis et le monde de la crise actuelle.
Après avoir émis de fortes réserves sur le plan de sauvetage du Trésor américain, Galbraith souligna qu’une politique monétaire n’a qu’un faible impact sur la croissance. Pendant la grande dépression, on disait que c’était comme « pousser sur une corde ».
Ce plan ne marchera pas. « La dernière version qui vise à évacuer les titres toxiques des bilans des banques n’est qu’un exercice futile très coûteux. Il n’y a aucune raison de croire que ce plan rétablira le crédit interbancaire, ni de penser que les banques, qui ont abandonné depuis longtemps toute prudence dans leurs pratiques, retourneraient à la sagesse à cause des déboires actuels. Pourquoi changeraient-elles de comportement, si leurs pertes sont épongées par le Trésor américain ? »
« Garantir des titres toxiques à une valeur supérieure à celle du marché n’est autre qu’un transfert d’argent à leurs détenteurs… Le plan de sauvetage ne fait que préserver la richesse d’un club sélect d’investisseurs, tout en échouant à protéger les biens de presque tous les autres. Je ne peux croire que l’opinion publique américaine continuera à tolérer encore longtemps cette attitude. En résumé, je pense que le plan de sauvetage du Trésor ne pourra pas atteindre ses buts, tout en provoquant un retour de l’inflation et en s’érigeant comme un obstacle à un retour à la croissance. (…) De mon point de vue, il n’y a aucune alternative viable à la mise en faillite ordonnée [des grandes banques], incluant qu’on garantisse les dépôts des clients, qu’on remplace leur direction, qu’on effectue un audit objectif et qu’on isole leurs titres toxiques. (…) En même temps, comment peut-on garder l’économie opérationnelle ? On a besoin d’une vraie banque publique capable de fournir du crédit au monde des affaires, que ce soit les PME-PMI ou les grands groupes, afin de maintenir l’activité économique pendant toute la durée de la crise. C’est à cela que servait, lors de la grande dépression des années trente, la Reconstruction Finance Corporation. »
Galbraith appela donc à créer un Fonds national pour l’infrastructure, un dispositif permanent capable de fournir des liquidités aux gouvernements des Etats et aux collectivités locales, hors des seuls critères du marché. Ce fonds servirait aussi de référence comme autorité de surveillance.
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