21 mai 2008 (Nouvelle Solidarité) — Par voie de communiqués officiels, Israël et la Syrie ont annoncé depuis la Turquie la relance de leurs pourparlers de paix. Cette annonce officielle arrive après un an de négociations en coulisse, avec le gouvernement turc comme médiateur. Ces initiatives, visant à mettre un terme à un conflit qui dure depuis 60 ans, correspondent très précisément à l’opération de flanc que LaRouche a régulièrement proposée depuis septembre 2007 pour aboutir à la paix. LaRouche avait fait ses propositions suite aux déclarations de Shimon Peres et du Premier ministre israélien Ehud Olmert, indiquant qu’ils étaient désormais prêts à parler à la Syrie. Pour sa part, le Président syrien Bachar el Assad a récemment insisté à plusieurs reprises que des pourparlers devaient être ouverts avec Israël, qu’ils devaient être directs, et aussi que les Etats-Unis devaient y participer.
LaRouche avait identifié la voie de la paix syro-israélienne comme étant celle qui permettrait d’introduire un changement de dynamique dans cette région, victime de la stratégie de guerres perpétuelles de l’oligarchie britannique et de ses hommes aux Etats-Unis, notamment Bush et Cheney. Des sources bien informées à Washington, impliquées depuis des années dans les affaires diplomatiques et militaires du Moyen Orient, ont souligné qu’en deux autres occasions – en 1994 et en 2000 – Israël et la Syrie, avec un soutien américain, avaient été très près d’aboutir à un accord de paix qui aurait rendu les monts du Golan à la Syrie, en échange de garanties de sécurité pour Israël et des accords de coopération économique.
Au moment de la conférence de paix d’Annapolis en novembre 2007, alors que certains visaient d’emblée des objectifs trop importants, LaRouche insistait que l’essentiel était « de maintenir la pression au niveau d’un accord Syro-israélien car ceci provoquerait un changement dans l’ensemble de la situation, permettant d’amener les questions les plus difficiles plus près de leur solution ». Larouche a toujours souligné combien une coopération entre les deux pays pour résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau de la région – par l’utilisation notamment du nucléaire pour le dessalement de l’eau de mer – serait bénéfique pour les deux pays ainsi que pour la région dans son ensemble. Et, en effet, la souveraineté du Lac Tibériade, qu’Israël a militairement pris à la Syrie durant la guerre de 1967, est l’une des principales pierres d’achoppement dans la signature d’un accord. Lors de la récente visite de Jimmy Carter en Syrie, celle-ci se serait engagée à ne pas pomper d’eau dans ce lac, en échange d’une aide financière pour la construction d’une usine de désalinisation d’eau de mer et d’un approvisionnement en eau fourni par la Turquie.
Des sources de Washington révèlent aussi que la médiation turque a été soutenue par la faction hostile à Cheney au sein même de l’administration Bush, sous la direction du secrétaire à la Défense Robert Gates. Selon une source bien placée au Pentagone, Gates a facilité certaines des opérations militaires turques récentes contre le PKK au Nord de l’Irak, en échange d’un rôle de médiation entre Tel Aviv et Damas pour la Turquie.
Selon certains rapports, le Qatar, qui vient de jouer un rôle actif dans les négociations de paix réussies sur le Liban, pourrait aussi jouer un rôle clé dans la paix Israélo-syrienne, en fournissant une assistance financière à la Syrie. Nous sommes vraisemblablement à un tournant de la politique étatsunienne : jusqu’ici la faction Cheney/Elliot Abrams de la Maison Blanche avait réussi à bloquer toute initiative de paix entre les deux, préférant au contraire inciter Israël à une action militaire contre la Syrie – comme lors de l’invasion du Liban par Israël en 2006, où Abrams, directeur de la section Moyen Orient au sein du Conseil national de sécurité, faisait pression sur Israël pour bombarder la Syrie.
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