11 décembre 2007 (LPAC) - Washington a donné son feu vert à la proposition russe d’organiser la deuxième manche de la réunion d’Annapolis sur la paix au Proche-Orient, à Moscou. Selon le journal israélien Ha’aretz, qui cite des sources diplomatiques russes, c’est la relance du dialogue israélo-syrien qui sera la clé du succès. Le ministère israélien des Affaires étrangères a appris de sources russes que la date de la réunion serait prévue pour avril. Comme a Annapolis, il sera question d’une « réunion » et non pas d’une « conférence ». Il y aura deux séances principales : l’une évaluera les progrès accomplis dans la situation israélo-palestinienne ; l’autre traitera d’un accord général de paix dans la région, avec une emphase particulière sur la nécessité de relancer les négociations entre Israël et la Syrie, ainsi que l’ouverture de négociations Israélo-Libanaises. La secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Condoleeza Rice, soutient apparemment la réunion. De son côté, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, en aurait discuté l’idée avec le président russe, Vladimir Poutine. Ha’aretz, rapporte également que l’orientation de la réunion de Moscou deviendra plus clair après que le Quartette des médiateurs de la crise du Moyen Orient se soit réuni, le 18 décembre dans les coulisses d’une conférence de donateurs pour la Palestine.
Autre élément clé de la négociation : réconcilier le Hamas et le Fatah. Khaled Meshal, président du mouvement Palestinien Hamas, est arrivé à Riyahd pour des pourparlers avec le Fatah menés dans le contexte d’une médiation organisée par les saoudiens et d’autres gouvernements arabes. Selon le journal saoudien, al Sharq al Awsat, Meshal a déclaré que son mouvement était prêt à faire des concessions majeures pour résoudre le conflit avec le Fatah, y compris pour rendre le contrôle sur Gaza et sur les services de sécurité au président de l’Autorité palestinienne, Abou Mazen , et rétablir un gouvernement centralisé pour contrôler la Cisjordanie et Gaza.
Des responsables syriens ont déclaré au même journal que ces tentatives pour réconcilier le Fatah et le Hamas via la médiation saoudienne faisaient parti d’un effort global mené par les pays arabes pour résoudre la crise palestinienne. Un dirigeant du Fatah de Cisjordanie, Hatham Abd al-Kadr, a déclaré que l’Egypte participait aussi aux efforts de médiation qui culmineraient lors d’une réunion au Caire dans deux semaines, rapporte le quotidien Ha’aretzaujourd’hui.
Notons aussi que Ahmed Yusef, conseiller auprès du Premier ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh, a envoyé une lettre à la secrétaire d’Etat, Condoleeza Rice, annonçant la volonté du Hamas d’ouvrir le dialogue avec les Etats Unis et l’Union européenne.
Commentant tous ces développements qu’il suit de très près, et en particulier, l’ouverture de négociations israélo-syriennes, le démocrate américain Lyndon H. LaRouche a expliqué « qu’à moins que quelque chose vienne perturber ce processus, tout marchera bien. Parce que les Israéliens veulent des négociations avec la Syrie maintenant. C’était l’aspect crucial des négociations d’Annapolis. C’est cela qui a permis le succès comme je l’avais souligné dès le début. Et nous avons fini par convaincre assez de gens que c’était de cette façon qu’il fallait procéder. Je savais que ça allait marcher ».
Pour ce qui concerne le Hamas, LaRouche a souligné que ce processus de réconciliation enlève ce fardeau à Israël, et est donc, dans l’intérêt de toutes les parties. Pour ce qui est de la médiation des pays arabes, en tant que groupe, LaRouche pense « qu’une telle action a pu recevoir l’appui de la récente réunion du Conseil de coopération du Golfe qui n’était pas une réunion militaire, mais une réunion quasi-diplomatique. C’était très important et elle a ouvert beaucoup de voies ». Face à cela, « la grande frustration de Dick Cheney et de certaines personnes à Londres, est qu’il leur est difficile de lancer une attaque contre l’Iran à l’heure actuelle, car la position militaire des Etats-Unis serait démolie dès le lancement d’une telle aventure. Et avec l’effondrement de la valeur du dollar, ils seraient totalement fous et “britanniques” pour lancer un coup pareil. Il y a aussi des problèmes à Londres où certaines personnes jouent certaines factions, parfois selon des lignes partisanes, parfois au-delà des partis ». « La situation est donc extrêmement intéressante. Mais je ne pense pas qu’on puisse faire de prévisions. Nous pouvons estimer le poids relatif de l’influence de différentes choses parmi lesquelles, le Conseil du Golfe et d’autres influences, des pressions des intérêts régionaux qui agissent actuellement sur le terrain. C’est ce que j’espérais qu’il arriverait. On ne peut rien prédire dans la situation actuelle, mais on doit dire que ça a marché jusqu’ici. »