Lors d’une conférence intitulée « L’Europe, le dossier iranien et la France », qui a été organisée le 14 décembre par Le Cercle, Pascal Bruckner a préconisé l’utilisation éventuelle d’armes nucléaires contre l’Iran. En réponse, Jacques Cheminade, candidat aux élections présidentielles de 2007, a fait la déclaration suivante le lendemain :
« (...) La déclaration [de Pascal Bruckner] ne peut se comprendre que comme un soutien aux milieux les plus aventureux des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et d’Israël qui, face à l’effondrement du système financier et monétaire international, pratiquent une fuite en avant vers la guerre.
« Le comportement actuel du gouvernement iranien n’est en aucun cas une bonne raison pour préconiser une politique de choc des civilisations et d’élimination des dispositifs et des populations de « l’ennemi ». Il est clair que l’Iran en tant qu’Etat-nation signataire du Traité de non prolifération (TNP) et ayant globalement respecté ses prescriptions, a le droit de produire du nucléaire civil et de l’uranium enrichi en vue de compléter son cycle nucléaire civil. S’y opposer serait s’opposer aux principes du droit international et, en l’état actuel, au droit des gens.
« L’aventurisme de M. Bruckner et de ceux qui soutiennent une vision belliqueuse des choses, ne fait que tomber dans le piège des néo-conservateurs américains et de Dick Cheney et revient à prendre des positions contraires aux intérêts de la paix et à ceux de la France.
« Les négociations doivent continuer en vue de contrôler ce que fait l’Iran, y compris en collaborant avec lui à l’enrichissement de l’uranium pour en suivre les étapes, afin d’aider au développement technologique du pays tout en évitant les dérapages vers le militaire. De toutes façons, l’on doit éviter dans la région toute politique du « deux poids, deux mesures », et l’on sait qu’un des Etats y possède déjà l’arme atomique et que l’Iran n’est pas le seul à vouloir produire de l’uranium enrichi.
« La seule solution pour la région est de créer les conditions pour une paix entre Palestiniens et Israéliens, comme l’a souligné la Commission Baker/Hamilton, et de mettre en œuvre un plan de développement, de paix par le développement mutuel pour toute l’Asie du Sud-Ouest, comme Lyndon H. LaRouche et moi-même le préconisons. »
Le Cercle est un groupe de pression sur les problèmes du Proche-Orient, qui sert de relais au néo-conservatisme en France. Leur comité d’experts comprend, entre-autres : Jean-Yves Camus, Michel Gurfinkiel (Valeurs actuelles), Laurent Murawiec (Hudson Institute), Pr Whalid Phares (Fondation pour la défense de la démocratie), James Woolsey (CIA), Frédéric Encel (consultant Proche-Orient auprès d’organismes intégrés au ministère de la Défense).