L’organisation « Indict », basée à Londres, vient de lancer une mobilisation visant à inculper plusieurs dirigeants irakiens pour crimes de guerre. Selon un rapport de la BBC, Indict a remis des informations au département d’Etat et à d’autres gouvernements concernant de prétendus crimes de guerre commis par des dirigeants irakiens clés, dont le vice-premier ministre Tarek Aziz.
Le 16 avril 1997, Indict s’est fait connaître à Washington avant de réussir à obtenir, le 8 mai, une déclaration de soutien du président Clinton. En novembre 1997, les deux chambres du Congrès, à l’initiative des sénateurs Arlan Specter et Jesse Helms, ont voté une résolution soutenant Indict et appelant à l’instauration d’un tribunal international pour juger les dirigeants irakiens pour crimes de guerre. Sur la liste des personnes à inculper figurent notamment le président Saddam Hussein ; Tarek Aziz, vice-Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères ; Ali Hassan Al-Majid, haut-commandant militaire et cousin de Saddam Hussein ; Barzan Al Tikriti, Uday et Qusay, respectivement demi-frère et fils de Saddam Hussein.
Outre Saddam Hussein, la personnalité la plus importante de cette liste est Tarek Aziz, connu comme le porte-parole et négociateur du gouvernement irakien et, en tant que tel, celui qui voyage le plus. On le rencontre souvent aux Nations unies, à New York, et dans d’autres grandes villes d’Europe et d’ailleurs. Les Américains sont à l’origine des démarches pour que le Conseil de sécurité mette en place ce tribunal, tandis que la France, la Russie et la Chine y sont opposées. En fait, ces deux dernières ont appelé à la levée des sanctions onusiennes contre l’Irak.
Le scénario le plus probable consisterait à utiliser la Convention internationale sur la torture et la Convention de Genève. Cette dernière a une juridiction universelle qui ne nécessite qu’une simple inculpation de la part d’un pays signataire. L’arrestation d’une personnalité comme Tarek Aziz dans une grande ville européenne aurait un effet médiatique immense qui pourrait jeter les bases d’une nouvelle « crise irakienne ». Cette dernière provocation en préparation n’est pas un effort isolé, mais concorde avec la recrudescence d’une campagne anglo-américaine pour obliger l’Irak à accepter la nouvelle équipe d’inspection des Nations unies, que ce pays a jusqu’à présent refusé de reconnaître.