2 mai 2008 (LPAC) — La présidentielle américaine « n’est pas un enjeu démocrate ou républicain, elle se joue entre ceux qui sont dans le coup et ceux qui n’ont rien compris ». Le ton adopté par Hillary Clinton le 25 avril, dans la ville sidérurgique de Gary, Indiana, nous rappelle les engagements de la sénatrice auprès de la classe moyenne. Au delà des clivages politiques, Mme Clinton veut élever le débat, pour le rediriger vers les fondamentaux, c’est-à-dire l’avenir des plus pauvres.
Autrefois, cette ville des Etats-Unis faisait partie de la « rust belt », région fortement industrialisée, zone de progrès et de développement pour la nation américaine. Aujourd’hui, très touchée par les délocalisations, elle connaît un fort taux de chômage. La candidate rappelle que « si vous avez une économie qui ne produit rien, vous n’aurez pas une économie solide très longtemps…Je vois l’industrie de l’acier au cœur du tissu productif, comme base de l’industrie ». C’est en privilégiant la part américaine du marché intérieur qu’elle compte créer des emplois et « sortir les Etats-Unis de la récession ».
Hillary Clinton a donc un plan qu’elle dévoile dans un de ses derniers mémo « Le leadership économique = jobs, jobs, jobs » : remettre le pays en marche vers un développement des emplois qualifiés et la hausse du niveau de vie des plus pauvres. Pour ce faire, elle a l’intention de privilégier l’implantation d’entreprises américaines, grâce à des avantages financés par le gouvernement et à sa capacité à engager un bras de fer avec les intérêts privés. Elle n’a pas manqué de préciser que cette relance économique doit être accompagnée d’un gel des saisies immobilières et de la mise en place d’une sécurité sociale universelle.
Le débat sur le démembrement des forces productrices des pays occidentaux n’est donc pas clos. La campagne d’Hillary Clinton sur la relance de l’économie américaine, devrait être l’occasion de rappeler, en Europe, la réussite que fut la CECA (Communauté économique du charbon et de l’acier), pour amener le continent vers une politique de développement transcontinental couplé à la conquête spatiale.