Après un G8 ‘presse et paillette’, l’ancien chancelier allemand écrit dans le quotidien allemand Die Zeit,
(LPAC) Dans un éditorial du quotidien allemand Die Zeit, publié pendant la tenue du sommet du G8 à Heiligendamm, l’ex-chancelier allemand Schmidt écrit que les premières rencontres au sommet qui avaient eu lieu dans le passé, pour lesquelles lui-même et Giscard d’Estaing avaient pris l’initiative, possédaient la qualité d’offrir des discussions en profondeur entre chefs d’état. Aujourd’hui, les sommets sont noyés dans un show de politique spectacle, et le fait que sous la pression des medias, un sujet aussi complexe que le réchauffement planétaire puisse en devenir le centre, en est le parfait exemple.
Le format du sommet doit donc changer, écrit Schmidt. C’est une illusion de penser qu’on peut discuter de « l’économie mondiale » sans inviter les pays en voie de développement. L’objectif d’une « zone transatlantique économique » de la chancelière Merkel est un rêve irréaliste, une idée qui faisait déjà partie de l’histoire ancienne il y a trente ans.
Schmidt affirme que la volatilité des marchés financiers planétaires devrait être la principale préoccupation des sommets. La bulle des liquidités est « létale » parce que "si vous déplacez toute cette masse d’argent dans tous les sens, vous pouvez, par un sentiment d’insécurité, mettre en danger tous les prêts à court terme et provoquer une récession. Afin d’échapper à la fatalité d’un tel évènement, les grandes puissances économiques doivent réguler la croissance sauvage des marchés financiers. Ils doivent isoler les îles qui échappent à l’impôt et aux autorités de contrôle. Il est possible d’assécher les paradis fiscaux par une législation entre étasuniens, allemands et anglais. Jusqu’ici, ceci a échoué parce que les Etats-Unis et l’Angleterre estiment que leurs profits à court terme sont plus importants que le danger d’un effondrement systémique. Je n’ai donc pas grand espoir que les sommets du G8 fassent grande chose à cet égard. Mais ce serait nécessaire, cruellement nécessaire. »