La grande presse se dit surprise et prétend découvrir la face cachée d’Obama suite aux « éliminations ciblées de terroristes » par drones prédateurs au Yémen, au Pakistan et dans les autres pays de « l’Arc de crise ». Cependant, Lyndon LaRouche aux Etats-Unis et Solidarité et Progrès en France avaient souligné, dès octobre 2011, que « ce programme, géré par un comité secret échappant à tout contrôle démocratique, avait été repris et intensifié par Barack Obama ».
Nous étions même assez seuls à rapporter le fait que sur la chaîne CNN le 2 octobre 2011, Dick Cheney et sa fille Liz avaient apporté leur soutien vigoureux à un Obama décidé à en découdre ! A l’époque, Cheney avait même exigé qu’Obama présente sans tarder ses excuses pour les critiques qu’il avait formulées lors de sa campagne de 2008 contre la torture et les assassinats ciblés, bref, contre une politique qu’il avait finalement faite sienne...
Par contre, ce qu’ajoute l’article du New York Times du 29 mai, c’est à quel point Obama a pris goût à ces pratiques.
Ainsi, comme le rapporte cet article, chaque mardi lors d’une vidéoconférence sécurisée réunissant une centaine de responsables du terrorisme, Obama dresse personnellement la liste des militants présumés d’Al-Qaida à éliminer par drone prédateur. A partir de biographies proposées par ses conseillers, Obama interroge les experts et demande l’âge du suspect, avant de sélectionner les courtes biographies de ces ennemis des Etats-Unis, que ses conseillers appellent des « cartes de baseball ».
Tel un Dieu au-dessus des lois, Obama s’est arrogé le droit d’ouvrir le feu contre un terroriste présumé à l’étranger, même s’il se trouve en présence de membres de sa famille, femme ou enfants, ou d’amis. Que le pays où sont assassinées les victimes ne soit pas en guerre contre les Etats-Unis, que ces futures victimes aient été « choisies » dans le plus grand secret, sans le moindre procès, qu’ils soient citoyens américains ou non, tout cela n’a aucune importance, tant que c’est le Président en personne qui prend la décision. Car c’est à lui seul, prétend-il, qu’incombent les qualités « morales » et la responsabilité ultime de conduire la guerre contre Al-Qaïda, le tout, au nom et par respect des « valeurs » de l’Amérique.
En vérité, Obama s’avère donc être exactement ce que Lyndon LaRouche avait annoncé : un individu narcissique, dénué de toute empathie envers la vie humaine et digne de Néron, prêt aux pires excès pour pérenniser sa propre gloire, quitte à mettre le monde à feu et à sang.
A cela s’ajoute l’affaire de la cyberguerre ultrasecrète, destinée à détraquer le programme nucléaire iranien. Dans Confront and Conceal : Obama’s Secret Wars and Surprising Use of American Power, David Sanger, rédacteur au New York Times, relate comment, suite à son intronisation, Bush avait pris soin d’initier Barack aux deux sales guerres en cours : celle des drones et celle des virus informatiques Stuxnet (développé avec les Israéliens) et Flame, déployés contre les installations nucléaires et les centrifugeuses de Téhéran.
Là aussi, peut-on lire, Obama s’est mué en chef de guerre déterminé, à mille lieues de sa pusillanimité supposée en matière de politique étrangère. Omniprésent dans la conduite de ces opérations, le Président démocrate exige un briefing hebdomadaire sur l’état de l’offensive en cours, donnant son aval à chaque nouvelle cyberattaque contre l’Iran. « Jamais, écrit Sanger, depuis Lyndon Johnson et le choix des cibles à bombarder au Nord-Vietnam, un Président n’avait été impliqué d’aussi près dans l’escalade pas à pas d’une attaque contre les infrastructures d’une nation étrangère. »
Fuites ou stratégie de com ?
Toutes ces révélations porteront-elles atteinte à la réputation du candidat Obama, en lice pour l’élection présidentielle de novembre ? Pour le chroniqueur conservateur Charles Krauthammer, il ne s’agit que de communications cyniques, orchestrées pour créer une image différente du Président, celle d’un homme dur déterminé à agir comme il faut et quand il le faut. « L’image du tueur de Ben Laden a été trop utilisée. En voici une nouvelle : celle d’Obama, le guerrier des drones, froid comme l’acier et solitaire, donnant la mort au cours d’expéditions contre le reste d’Al-Qaeda, écrit Charles Krauthammer. Le pacifiste, lauréat du prix Nobel de la paix (...) est maintenant devenu, juste à temps pour la campagne de 2012, un Zeus vengeur, frappant avec des attaques foudroyantes. »
Le problème, affirme le sénateur républicain John McCain, c’est qu’à force de révéler certains détails sensibles des opérations, Obama a mis en danger la vie de certains agents des services de renseignement et de leurs informateurs engagés sur le terrain.
Notons qu’il n’est pas le seul à déplorer les fuites. Le 7 juin, l’influente présidente démocrate de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Dianne Feinstein, a martelé lors d’une conférence de presse que ces fuites devaient cesser. Et elle a souhaité voir les deux chambres du Congrès collaborer au renforcement des règles sur l’accès à ce type de données confidentielles. Obama a promis une enquête. Mais, selon Mme Feinstein, le Congrès ne peut se permettre d’attendre les résultats d’une éventuelle procédure judiciaire concernant ces fuites. « Nous n’avons pas des années devant nous. Il faut légiférer, trouver des solutions rapidement », a-t-elle dit sans autre précision sur la nature d’un éventuel projet de loi. Elle a salué aussi une enquête ouverte par le FBI au sujet de ces fuites.
Pour sa part, le sénateur Saxby Chambliss, le plus haut représentant républicain à la commission du Renseignement, a nié que les élus aient des visées politiques : « Ceci n’est pas un exercice politique. C’est trop crucial pour l’avenir de la communauté du renseignement des Etats-Unis. »
Pris de court, Obama a démenti le fait que la Maison Blanche divulguait des informations confidentielles pour en tirer des dividendes politiques, mettant en garde contre les « conséquences » encourues par les responsables de ces actes qui ont provoqué la colère du Congrès. Il a cependant immédiatement écarté la proposition des élus de nommer un procureur indépendant.
Pour Michael A. Cohen, journaliste à Foreign Policy, les critiques ne peuvent venir que de la base libérale de son propre parti et l’équipe de campagne de Barack Obama ne semble pas trop s’en soucier. C’est mal connaître les Etats-Unis où, sous l’impulsion du mouvement de Lyndon LaRouche et face à une désintégration sans précédent de l’économie, un véritable ferment de « grève de masse » se répand. La lame de fond en faveur d’un nouveau Glass-Steagall en est une puissante démonstration.
Les Américains « adorent » les drones
Que ces révélations sur l’implication personnelle de Barack Obama dans les guerre secrètes (drones, cyberguerres, etc.) soient organisées ou le fruit d’une longue enquête journalistique, le magazine Foreign Policy estime qu’elles ne porteront pas préjudice au candidat Obama, bien au contraire. Car, souligne le journaliste Michael A. Cohen, « les Américains ne font pas qu’aimer la guerre des drones - ils l’adorent ».
Selon un sondage paru en février dans le Washington Post, 83 % des Américains approuvent la politique menée par Barack Obama en matière de drones.
Mieux encore : illustrant la désensibilisation à la mort des citoyens américains noyés dans une culture de jeux vidéo violents et de recherche de plaisir immédiat, 77 % des démocrates libéraux soutiennent l’usage des drones et 65 % n’ont aucun scrupule concernant ces attaques aériennes, y compris contre des citoyens américains ! « La popularité de ces engins sans pilote n’est pas difficile à comprendre. Ils ne sont pas chers, ils maintiennent les Américains hors des zones dangereuses et ils tuent ’les méchants’, explique Michael A. Cohen. Ils peuvent tuer des civils ou violer les lois, mais peu importe aux Américains. »
# ?
• 12/06/2012 - 09:42
Il n’existe aucune arme que l’ennemi ne finisse par obtenir un jour ; les citoyens US adoreront sans doute moins les drones le jour où ces derniers se retourneront contre eux.
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# grosrat
• 11/06/2012 - 22:15
@edith vous mettez en valeur le fait que les États-Unis ont encore besoin d’un monde bi-polaire pour cautionner leur politique impérialiste. Les spécialistes de la guerre froide n’ont eu qu’à changer le nom de l’ennemi dans leurs doctrines.
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# petite souris
• 12/06/2012 - 02:45
Se sachant à l’abri de tout et sûr de sa toute puissance, Obama lance ainsi sa com pour accélerer ce qu’il veut faire, afin de convaincre l’opinion publique qu’il agit pour le bien commun.
Bien évidemment il agit pour Wall Street et la City et il faut faire vite avant que d’être dépassé par la situation.
Contrôler jusqu’au bout....mais est-ce encore possible ???
Aucun dirigeant européen ne tiendra tête à Obama !
Il est bien loin le discours de Hollande pendant la campagne où il parlait de cet ennemi invisible qu’est le monde de la finance....Valérie, riche héritière de banque ne le lui permettra pas !!!!
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# EDITH
• 11/06/2012 - 18:45
Quand je dis que les Américains sont un peuple de dégénérer pour approuver toute cette violence ,ils sont dangereux pour le reste de l’humanité ainsi que les islamistes qu’ils contribuent à alimenter en armes.En Syrie les rebelles ont maintenant des armes chimiques.Je ne comprends que Hollande persiste avec l’otan et malheureusement le nouveau premier ministre sera certainement Aubry grande amie des financiers et des conseillers de pacotille du genre Bhl ,Attali ou Minc.Le manque de sagesse des ces élites me fait peur ils ne savent pas faire plus simple !!!
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# grossesouris
• 11/06/2012 - 20:09
Et il suffit de voir l’attitude molle et obséquieuse de notre président Hollande lors du dernier G8 pour se dire que la France ne s’engagera jamais à dénoncer ces exactions.
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