30 juillet 2009 (Nouvelle Solidarité) – Irishhealth.com, le site internet de référence pour le personnel médical en Irlande, dénonce le « mur de silence » qui entoure la pandémie de grippe A dans le pays, en particulier le flou total en ce qui concerne les « plans d’urgence mis en place pour faire face à la pandémie ».
Si officiellement la semaine dernière l’Irlande a déclaré 500 cas supplémentaires de grippe A-H1N1, un haut responsable de la santé a contribué à créer le doute en estimant que le vrai chiffre avoisinait plutôt les 1500.
L’interrogation bien plus sérieuse d’Irishhealth.com porte sur la disponibilité d’unités de soins intensifs et, en particulier, sur l’appareillage de ventilation artificielle pour des patients souffrant d’insuffisance respiratoire.
D’après le docteur Tony Holohan, directeur médical du ministère de la Santé, la grippe A nécessite l’hospitalisation d’un malade sur cinquante. « Cela implique que sur le million de cas probables de la grippe en Irlande, 20000 auront besoin d’être hospitalisés et l’on prévoit que 20% [4000 patients] auront besoin d’unités de soins intensifs. Avec un bon nombre de ces unités déjà largement saturées et ce type de services encore largement sous financés en Irlande, une hausse massive des admissions à l’hôpital risque de devenir une épreuve majeure. »
Aussitôt, Irishhealth.com « a posé la question au Health Service Executive (HSE), à savoir si l’Irlande dispose d’un service national capable d’offrir des soins avec des respirateurs artificiels, plus précisément du type ECMO (Extracorporeal Membrane Oxygenation), dont les patients ont besoin. La haute autorité de la santé a mis cinq jours avant de répondre vaguement qu’un certain nombre de gens ont pu bénéficier de ce type de traitement durant l’année écoulée. »
Cependant, « la HSE refuse d’indiquer quel hôpital dispose d’un appareil ECMO. Il semblerait que la seule unité qui dispose d’ECMO dans tout le pays soit l’Hôpital pour enfants Our Lady à Crumlin, qui ne soigne que des enfants souffrant d’insuffisance respiratoire. Le docteur Brian Marsh, de la Intensive Care Society [Société des soins intensifs], affirme que jusqu’à maintenant le traitement avec des appareils ECMO, pour les patients qui en avaient besoin, s’est effectué... à l’étranger. L’Hôpital Matter prévoit d’ouvrir un service qui en est capable mais il n’est pas encore opérationnel. »
« Le traitement ECMO est essentiel pour des malades souffrant de problèmes pulmonaires sévères, écrit Irishhealth.com. L’unité médicale basée à Leicester en Angleterre, qui dispose de cinq lits, est saturée ; signifiant qu’une femme enceinte écossaise infectée par le H1N1 a dû être envoyée par avion en Suède pour traitement ECMO. Si l’emploi d’ECMO devenait urgent dans notre pays, il semble que la même stratégie consistant à envoyer les malades à l’étranger serait de mise. Cependant, comme le souligne le docteur Marsh, il est totalement irréaliste pour les pays étrangers de répondre à la demande supplémentaire d’Irlande quand il sont déjà fortement sollicités par leurs propres besoins. »
Cette crise de la santé publique révèle amplement que nos systèmes de santé sont de plus en plus fragilisés par une vision purement comptable. Il est grand temps de changer de cap.
Vidéo :
Non au triage humain : santé publique et population
Article :
Grippe A(H1N1) : Empêchons le retour de la grippe espagnole !
# Mus
• 04/08/2009 - 08:07
Changer le titre de votre article. Il s’agit selon ce que j’ai lu de l’Irlande, l’Angleterre a ce qu’il me semble n’est pas concerné par cette délocalisation. Il est essentiel d’informer comme vous le faites mais de bien informer. merci
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# Louise
• 30/07/2009 - 23:11
Visiblement, pour certains commentateurs des articles sur la progression de l’épidémie de grippe, le cynisme est de règle. Si je me fie à vos commentaires, les gens peuvent et doivent mourir de tout sauf des vaccins.
Je crois que vos convictions cachent soit une indifférence à la souffrance des autres, soit une réelle volonté de nuire.
En tout cas, s’il y a divergence de point de vue, ce n’est pas une raison suffisante pour dire n’importe quoi. Qu’attendez-vous pour donner des solutions de sortie de cette situation qui soient constructives.
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# persea
• 30/07/2009 - 19:26
Si je comprends bien les Britanniques n’auront plus besoin du vaccin vu que la grippe les touche déjà ?
(A quelque chose malheur est bon).
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