16 juin 1933 (Nouvelle Solidarité) – Le 16 juin 1933, pour le 100e jour de sa présidence, le Président américain Franklin Roosevelt promulguait la loi Glass-Steagall, une politique de principe qu’il nous faut à tout prix ressusciter aujourd’hui à l’heure où la politique de renflouement 2008-2011 des deux côtés de l’Atlantique, touche à sa fin. Bien plus qu’une mesure technique, cette loi séparant les banques de dépôt et de crédit d’un côté, les banques d’affaires de l’autre (ainsi que les compagnie d’assurances et les maisons de titres), était l’aboutissement d’un combat âpre et décisif contre Wall Street et la City de Londres.
Tout au long de sa campagne et lors de son discours d’investiture du 4 mars 1933, Roosevelt avait mobilisé le peuple pour mettre fin au chantage exercé au sein même de la république américaine par cette oligarchie financière qui, non contente de sponsoriser les Etats fascistes d’Europe, entendait ajouter à la misère de la Grande dépression, l’arbitraire du totalitarisme en Amérique du Nord. Avec le soutien de Roosevelt, la commission d’enquête du Sénat sur la crise financière de 1929, menée par le procureur Ferdinand Pecora, révéla à l’opinion public les actes criminels perpétrés par les banques géantes de Wall Street ayant mené à la ruine de l’économie américaine et des épargnants. Des milliers de banques étaient en faillite et les déposant se ruaient pour retirer leur argent de ces établissements. Sitôt arrivé à la Maison Blanche, Roosevelt décréta la fermeture temporaire des banques afin d’y faire le ménage. Il envoya les inspecteurs fédéraux pour trier dans les comptes des banques afin de faire rouvrir les banques solvables et garantir ainsi aux américains qu’ils pouvaient y redéposer leur argent. Trois mois plus tard, grâce aux conclusions de la Commission Pecora, Roosevelt avait rassemblé la légitimité nécessaire à la mise en place de sa nouvelle loi bancaire. Le 16 juin, il promulgua donc la loi Glass-Steagall, qu’il qualifia de « deuxième loi bancaire la plus importante de l’histoire américaine », en référence à la création en 1791 de la première Banque nationale des Etats-Unis par Alexandre Hamilton, avec le soutien d’Isaac Roosevelt, l’arrière-arrière-grand-père de Franklin Roosevelt. En effet, en établissant conformément à la Constitution un système de crédit public sous contrôle des représentant du peuple, cette Banque nationale sonnait le glas de l’impérialisme monétaire exercé par le City de Londres, et contre lequel la révolution américaine fut faite.
En démantelant l’oligopole des banques de Wall Street, le Glass-Steagall Act privait la City de Londres de son bras armé sur le territoire américain et laissait le terrain libre pour une politique de production, d’équipement redonnant dignité et avenir au peuple américain. Ce même 16 juin 1933, Roosevelt promulgua le National Industry Recovery Act créant la célèbre Public Work Administration (PWA) visant à mener la politique de grand travaux du New Deal. Roosevelt avait doté la PWA d’un budget pour 1933-34 de 3,3 milliards de dollars, soit 6% du PIB américain de l’époque ! Dès sa première année la PWA lança 15 000 projets d’infrastructure allant d’aéroports, de ponts, de routes et de barrages, jusqu’aux écoles et aux hôpitaux, en passant par un grand programme d’électrification rurale. La PWA et les programmes similaires du New Deal (WPA, CCC, etc.) donnèrent du travail et une formation à des millions d’américains laissés pour compte, en particulier les jeunes.
A l’époque, si la mise en faillite de Wall Street n’avait pas été opérée et que le New Deal n’avait pu être mis en place, le monde entier aurait plongé dans le fascisme financier dont on a vécu les effets dans notre chair ici. Aujourd’hui, sous l’impulsion de l’économiste américain Lyndon LaRouche, un vaste mouvement de soutien pour le rétablissement de Glass-Steagall se lève outre-Atlantique, comme nous le relayons sur ce site, face à une situation encore plus grave que dans les années 1930.
Notre situation en Europe n’est pas séparable du sort américain. Soit nous rétablissons Glass-Steagall, soit le système financier transatlantique va s ’effondrer sur nos têtes. La situation dramatique pour les Grecs, l’explosion des prix alimentaires dans le monde ou l’incapacité des gouvernements à assurer la sécurité des populations face aux catastrophes naturelles et aux épidémies, nous donne un avant-goût de ce que sera le monde sans Glass-Steagall.
Si les Etats-Unis adoptent cette politique dans les semaines qui viennent, nous, citoyens d’Europe, avons la responsabilité d’organiser une réponse ici, pour profiter de cette onde de choc sur la finance mondiale et ainsi lui arracher des mains notre destin.
# EDITH
• 16/06/2011 - 14:24
Les ETATS -UNIS feront le glass steagall mais en Europe c’est une autre histoire.Ils ne l’ont pas fait en 1933 et c’est pour cela que nous avons eu 39-45.Hier,le 15 juin il y avait l’emission de France 3 " sur la spéculation alimentaire" et JEAN Pierre JOUYET a avoué qu’il ne pouvait rien faire .En fait nous avons tellement D’institutions supranationales qu’elles sont incapables de résoudre quoi que ce soit.Tous ces PLOUTOCRATES ont peur pour leur petite vie ,il n’y a plus que les peuples qui peuvent agir,MERCI AMIS GRECS VOTRE COURAGE ME REDONNE ESPOIR POUR NOTRE VIEUX CONTINENT !!!
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# Vincent
• 16/06/2011 - 13:46
Résumé de La Tribune, 16/06/11
A la Une,
"Londres lance sa révolution bancaire"
Le gouvernement britannique annonce que les activités de banque de détails et d’investissement devront être séparées et recapitalisées. Northern Rock en premier sera reprivatisée, vendue par l’état si il trouve preneurs. L’objectif affiché est d’éviter la contamination d’une bulle financière et spéculative.
78 ans jours pour jours après la promulgation du Glass Steagall Act, l’Empire Britannique compterait-il prendre les USA et l’Europe à contre pieds et tirer son épingle du jeu juste avant l’explosion du système financier, dû aux dettes souveraines (?) européennes et leurs défauts de paiement ?
Ce n’est pas le sujet en France ? Non répond l’AMF, les banques françaises "ont prouvé leur solidité pendant la crise, au contraire des britanniques". Sauf que les implications des unes et des autres banques ne sont plus les mêmes d’une crise à l’autre. Si les banques françaises n’était que peu exposées aux subprimes, elles le sont biens davantage face aux dettes européennes.
La tête du système ultralibéral, la City, se met-elle un sursis dans la pratique de ses dogmes pour mieux dominer l’Europe après avoir coulé les Etats-Unis ? En tout cas "le cavalier seul britannique signe l’échec des ambitions du G20, qui avait cru possible une régulation financière mondiale."
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