4 septembre 2008 (Nouvelle Solidarité) – De nombreux observateurs notent que la visite du vice-président américain Dick Cheney va empirer les relations entre Washington et Moscou.
Après une étape en Azerbaïdjan hier, où il a vigoureusement défendu la liberté des flux pétroliers en direction de l’Occident, Cheney arrive aujourd’hui à Tbilissi, pour soutenir le turbulent président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, considéré par Moscou comme « un cadavre politique ».
Déjà, pour se rendre de l’aéroport à la capitale géorgienne, Cheney empruntera l’avenue George W. Bush. Le « veep » aurait le plaisir d’offrir une aide d’un milliard de dollars, annoncée hier par le président Bush, soit plus de 600 fois les 15 millions d’aide annoncés par l’UE pour l’instant.
Le milliard de dollars offert par Bush fut réclamé par Joseph Biden, président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain et actuellement candidat à la vice-présidence sur le « ticket démocrate » Obama-Biden. D’ailleurs, selon Saakachvili, Barack Obama se serait personnellement entretenu hier pendant quinze minutes avec le président géorgien.
Ce qui risque encore plus d’aggraver la perception d’encerclement d’une Russie convaincue que les Etats-Unis sont largement responsables de l’agression géorgienne, c’est la visite en Géorgie des représentants des vingt-six Etats de l’Alliance atlantique, annoncée le 15 septembre. Selon Le Figaro, « La délégation de l’OTAN évaluera notamment les besoins de l’armée géorgienne défaite par les chars et l’aviation russes ».
Il faut également noter le fait que, bien avant la crise géorgienne, John McCain avait plaidé pour l’exclusion de la Russie du G8 et que le candidat républicain vient de déclarer que « les pays occidentaux devraient penser à l’indépendance du Caucase du Nord et de la Tchétchénie ».
Le temps où Poutine et Bush pouvaient élaborer ensemble la « déclaration stratégique » du 6 avril semble désormais appartenir au passé.
A l’époque, réunis à Sotchi, à quelques encablures de l’Abkhazie sur le rivage de cette même mer Noire où les flottes russes et américaines se toisent aujourd’hui, ils avaient solennellement déclaré que « l’ère dans laquelle les Etats-Unis et la Russie se considéraient comme des ennemis ou des menaces stratégique est révolue ».
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