6 août 2008 (Nouvelle Solidarité) — Dans un nouveau rapport de 78 pages, « Comment redynamiser l’Europe de la défense et de la sécurité », Nick Whitney, un analyste du Conseil européen des relations étrangères (ECFR), un think-tank dirigé par Mark Leonard, le wonderboy de Tony Blair, et massivement financé par le spéculateur britannique George Soros, appelle les gouvernements d’Europe à accélérer la militarisation de l’UE.
Bien que cela aurait été plus facile avec le Traité de Lisbonne, admet Whitney, on peut malgré tout outrepasser l’inertie et les résistances pour un tel projet sans attendre sa mise en place, puisque depuis le débat sur la Constitution européenne, un consensus s’est dégagé en faveur du concept de « groupe pionnier ».
Si chaque pays membre garde le droit de ne pas participer, le refus de certains ne devrait pas pouvoir empêcher un noyau dur de faire naître cette Europe de la défense grâce à des coopérations renforcées au sein d’une Europe « à plusieurs vitesses ».
La démarche de Whitney s’inscrit dans la lignée de la vision libérale impérialiste de Robert Cooper, également membre de l’ECFR, en faveur d’une Europe empire, rebaptisée Eurosphere par Leonard.
L’Europe d’aujourd’hui maintient quelques 2 millions de soldats sous les drapeaux, mais, se lamente-t-il, 70% des forces terrestres sont incapables d’opérer hors des frontières nationales… à un moment où l’Europe devrait être capable de défendre ses intérêts aux quatre coins de la planète.
D’ailleurs, rappelle l’auteur, en 1999, les chefs d’Etats européens lors du sommet d’Helsinki, constatant l’impuissance européenne face au nettoyage ethnique qui ravageait les Balkans, s’étaient engagés en paroles à mettre sur pied une force de réaction rapide de 60000 hommes avant 2003.
Ainsi apparaissent les véritables intentions de cette Europe otanisé que Sarkozy appelle de ses vœux. La suppression des 56.000 postes et la fermeture des bases en France sont supposées libérer les financements pour cette armée « plus moderne ».
Rappelons également que l’ami de Sarkozy, Barack Obama, dont George Soros est également un des grands mécènes, a précisé lors de son discours à Berlin, que grâce à l’engagement plus fourni des Européens en Afghanistan, le contribuable américain verra ses impôts baisser… car les Européens remplaceront progressivement les Américains sur le front. Obama n’a pas hésité à souligner qu’en particulier les Allemands devraient cesser de refuser tout déploiement dans les zones à risque d’Afghanistan…
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