10 juillet 2008 (LPAC) — « Les turbulences actuelles sur les principales places financières sont sans précédent dans la période de l’Après-guerre. Le risque important de récession aux États-Unis, conjugué à la vive montée de l’inflation dans nombre de pays, fait naître la crainte que l’économie mondiale est peut-être à un tournant critique. Cette crainte n’est pas infondée. »
Ces affirmations ne viennent pas de Lyndon LaRouche, mais du Rapport annuel que la Banque des règlements internationaux vient de publier,et qui a été qualifié par l’économiste Lyndon LaRouche de « coup de semonce nous alertant du changement soudain qui se produit dans le système financier, un changement pour le pire ».
Le rapport, rédigé par l’économiste en chef Bill WhiteBill, présente avec une franchise inhabituelle les risques qu’encourt le système financier et le fait que la crise est loin d’être finie : « Il n’est pas impossible que l’éclatement de la bulle du crédit débouche, au sortir d’une période transitoire de hausse de l’inflation, sur une déflation qui pourrait être difficile à gérer, d’autant que le niveau initial d’endettement nominal est élevé. »
Les engagements interbancaires nets, en dollars, des banques européennes s’élèvent en effet à près de 900 milliards de dollars, et le rapport recommande de ne pas sous-estimer la contraction de l’offre de crédit.
Les marchés interbancaires n’ont pas réussi à se rétablir, constate White. « Pour l’heure, le plus grand motif de préoccupation tient à ce que des conditions de crédit encore plus strictes seront appliquées aux emprunteurs non financiers. » Et plus loin, « dans plusieurs pays, les prix de l’immobilier commercial commencent aussi à diminuer, tendance généralement de mauvais augure pour les prêteurs. Il est clair que ces interactions entre sphères réelle et financière sont tout à la fois complexes et potentiellement dangereuses. »
Aussi dans de nombreux pas pays, « la dette publique, explicite et implicite, est déjà tellement élevée qu’on se demande si les engagements existants pourront être honorés en intégralité ».
Faisant remarquer à juste titre que si la crise du subprime a déclenché la tempête, elle n’en est pas la cause, le rapport souligne le rôle de certaines mutations financières dangereuses : « Des prêts de qualité de plus en plus médiocre ont été consentis puis cédés à des investisseurs crédules ou bien cupides, ces derniers recourant souvent à l’effet de levier par financement à court terme dans le but d’accroître encore leurs gains. »
White écrit qu’il faut s’attendre encore à d’autres renflouements de banque et avertit : « Si les gouvernements jugent nécessaire d’intervenir directement pour réduire le poids de l’endettement, il est crucial qu’ils aient conscience de certaines évidences. Trop élevés, les prix des actifs finiront par reculer. Trop bas, les taux d’épargne finiront par se redresser. Et si le débiteur est défaillant, la créance finira en profits et pertes. Tenter de nier ces évidences – en recourant à toutes sortes d’artifices – ne fera qu’aggraver les choses. »
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