7 octobre 2008 (Nouvelle Solidarité) – François Fillon a ouvert hier la World Policy Conference à Evian. Parmi les 500 participants, une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement de premier plan, bien qu’en absence de tout représentant officiel du gouvernement américain. Il s’agit « sous la présidence informel du Président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’UE » de réfléchir sur la « stabilité et la sécurité internationale ».
La conférence est la première du genre et sera organisée chaque année par l’Institut Français des Relations Internationales de Thierry de Montbrial. Le site Internet spécialement conçu pour l’occasion annonce la conférence en disant que « La mondialisation a essayé à nous faire croire qu’on avait atteint la ‘Fin de l’histoire’. Une nouvelle croyance émergeait selon laquelle les ‘marchés intelligents’ allait résoudre les problèmes de la planète. Presque vingt ans après la chute du mur de Berlin, nous sommes forcé de reconnaître la naïveté d’une telle affirmation. Les acteurs privés redécouvrent l’importance de la politique et espèrent que les Etats vont prendre pleinement leurs responsabilités à l’intérieur d’un cadre qui nécessite d’être redéfini. Cependant, les Etats sont désorientés et le sentiment « qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion » est largement répandu sur la planète. La mauvaise gouvernance est une question majeure en ce début du 21e siècle. »
La liste des participants se lit comme le top 50 des dirigeants mondiaux : le cheik Al-Thani du Qatar, le premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero, son homologue palestinien Salam Fayyad, le secrétaire général de l’OTAN Jaap de Hoop Scheffer, l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, Le gouverneur de la BCE Jean-Claude Trichet, le président israélien Shimon Peres, le président turc Abdullah Gül, le président polonais Lech Kaczynski, le président serbe Boris Tadic, l’ancien Conseiller national à la sécurité Zbigniew Brzezinski, le Roi Abdullah II de Jordanie, le Premier ministre Jean-Claude Junker du Luxembourg, l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine, l’ancien secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger, le président de l’Université Bocconi de Milan, Kemal Dervis de l’UNDP, le président du parlement européen Hans Gerd Poettering, le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, etc.
Cependant, d’après le site Gazeta.ru, l’intervenant le plus important sera le Président russe Dimitri Medvedev. Mercredi, après un entretien bilatéral avec le président Sarkozy, les deux présidents de pays membres du G-8 prononceront ensemble le discours de clôture.
D’après l’agence de presse RIA-Novosti, la proposition formulée par le président russe d’établir un nouveau système de sécurité en Europe allant ‘de Vancouver à Vladivostok’ « pourrait être abordé lors de la conférence ». L’agence ajoute que « Dmitri Medvedev a réalisé mardi sa première intervention vidéo destinée aux citoyens russes, relative à sa prochaine visite à Evian pour participer à la World Policy Conference. »
« Les problèmes de politique internationale et la crise financière mondiale exigent des actions communes immédiates. Il est grand temps de prendre de nouvelles décisions. Pour la première fois, j’ai évoqué la nécessité de conclure un nouveau traité de sécurité européenne en juin dernier, lors de ma visite à Berlin. Depuis, j’ai parlé bien des fois de l’actualité de ce document avec des politiques mondiaux et avec mes homologues. Je suis sûr qu’actuellement il faut discuter des démarches concrètes », a noté le président russe.
D’après la radio suisse, l’effondrement spectaculaire de la bourse de Moscou (-19,1%) pendant la journée d’hier n’a fait qu’accélérer la détermination russe à participer à une solution globale à la crise.
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