25 janvier 2008 (Nouvelle Solidarité) - C’est pas la fête à Euroland ! Les critères de « convergence » du Pacte de Stabilité forcent les gouvernements à institutionnaliser voire même à constitutionaliser l’austérité budgétaire et détruire la capacité de gouvernement (c’est-à-dire d’intervention) des Etats.
- Allemagne :
Le gouvernement et le parlement de la coalition SPD/CDU préparent en catimini une modification de la Loi fondamentale allemande pour interdire tout déficit au gouvernement fédéral et aux régions, et ainsi restreindre de force les dépenses publiques. Helga Zepp-LaRouche a fermement condamné cette initiative vendredi dernier (voir ici) : « Avec cette camisole de force politique, la coalition veut inscrire l’incompétence économique du traité de Maastricht - l’austérité - dans notre constitution, ce qui serait, après l’abandon de la souveraineté monétaire, une étape supplémentaire dans l’autodestruction des gouvernements. »
- Italie :
Après la démission du Premier ministre Romano Prodi, il est probable qu’un « gouvernement institutionnel » soit mis en place en attendant de nouvelles élections. Ce gouvernement aurait seulement pour objet les décisions budgétaires, c’est à dire l’équilibre, ce qui implique des réformes structurelles. Le remplaçant de Romano Prodi pourrait donc être le gouverneur de la banque centrale italienne et ancien vice-président de Goldman Sachs Europe, Mario Draghi, alias « M. Britannia »*. Les autres prétendants au poste sont Silvio Berlusconi et le maire de Rome Walter Veltroni, un « réformateur » patenté. L’ancien président italien Francesco Cossiga a déclaré à la Rai Uno que « le vrai candidat pour succéder à Prodi est Mario Draghi. Nous aurons donc à nouveau une liquidation des actifs publics. »
- France :
Dans une longue interview au Financial Times hier, François Fillon a rappelé que l’équilibre budgétaire était la première priorité du gouvernement, avec ensuite les réformes structurelles et la politique industrielle. « Nous voulons geler les dépenses publiques pendant 5 ans » a-t-il dit, expliquant que déjà « dans le budget 2008, nous avons resisté à accroître les dépenses publiques ». « Pour moi la priorité est avant tout de réduire les dépenses publiques. Une fois que ce sera fait, nous pourrons avoir une discussion sur le système des charges sociales (...) Nous n’équilibrerons pas notre budget seulement en réduisant les dépenses gouvernementales. Nous devrons aussi limiter le transfert [d’argent - ndlr] aux collectivités locales et au système d’assurance social ».
* Réunion secrète qui s’est tenue le 2 juillet 1992 sur le yacht de la reine Elisabeth, le « Britannia », à laquelle Mario Draghi, en tant que Directeur du Trésor italien, était le chef de la délégation italienne. Il y rencontra les grands représentants de la City de Londres et de Wall Street. Exposée publiquement en 1993 par l’EIR, cette réunion eut pour objet la privatisation de l’industrie italienne et la dévaluation de la Lire qui permit de racheter ces entreprises à bas prix.