12 juillet 2012 (Nouvelle Solidarité) – Démentant le conte de fée selon lequel l’Espagne a remporté une importante victoire (pas celle de l’euro 2012) au dernier sommet européen des 28 et 29 juin, avec une promesse d’aide de 100 milliards d’euros pour ses banques, « sans conditions d’austérité attachées », le gouvernement espagnol a annoncé hier, juste après l’approbation par l’UE de la première tranche d’aide de 30 milliards, qu’un mémorandum en 32 points s’était dissimulé derrière l’accord.
Ainsi, le Premier ministre Mariano Rajoy s’est présenté au Parlement espagnol pour annoncer un programme d’austérité de 65 milliards d’euros sur les trois prochaines années, ce qui fera sans doute le plus grand bien à une croissance espagnole déjà anémique. La TVA sera augmentée de 18 à 21%, les allocations chômage, les retraites, les remboursements de la sécurité sociale et les salaires des employés de la fonction publique seront coupés massivement, tandis que les droits du travail seront démantelés. Les ministères subiront une nouvelle cure d’austérité de 600 millions d’euros après avoir perdu en moyenne 17% de leur budget depuis le début de l’année. En plus d’une diminution de 30% du nombre de conseillers locaux, les subventions accordées aux syndicats et aux partis politiques baisseront de nouveau de 20%, totalisant une réduction de 40%.
Pour ce qui concerne l’avenir des banques, une réforme anti-Glass-Steagall sera mise en œuvre, visant à sauvegarder les actifs détenus par les gros de la finance (les dettes et contrats dérivés liés à l’immobilier) tout en sacrifiant les titres comme les actions privilégiées et les titres subordonnés qui sont principalement détenus, en Espagne, par les petits investisseurs et épargnants. Les premiers seront regroupés dans une « bad bank » bénéficiant de la garantie du gouvernement espagnol, alors que la gestion sera confiée à la Troïka (UE, BCE, FMI), qui fera les « stress tests » et décidera quelles banques seront liquidées avec, au passage, le sacrifice de 67 milliards d’euros d’actions privilégiées et de titres subordonnés, qui seront tout simplement effacés.
Rajoy a déclaré au Parlement qu’il a été obligé d’appliquer ce programme d’austérité, le quatrième en sept mois depuis son élection comme Premier Ministre, « parce que les circonstances ont changé et je dois m’y adapter », alors que c’est bien évidemment en s’adaptant à un système en faillite que les circonstances vont nécessairement se détériorer.
Les protestations des mineurs et autres opposants à l’austérité ont été marquées plus tard dans la journée par des heurts avec les forces policières, où 76 personnes (manifestants et policiers) ont été blessées selon le dernier bilan.
# Nemrod
• 15/07/2012 - 20:14
Bonsoir,
...les heurts avec les policiers ont fait 70 blessés....mais les policiers , ils sont vaccinés contre les ravages de l’austérité toujours au détriment des mêmes ? Ces policiers sont une race à part ? Ils viennet d’où, eux-aussi sont nés avec une cuillère en argent ?
C’est une charge de père en fils depuis la nuit des temps ? ils n’ont pas de parents de près ou de loin dans la mélasse ?
c’est à se demander si les policiers ne sont pires que les prédateurs financiers.
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# petite souris
• 13/07/2012 - 01:23
Rajoy appliquant une austérité qui ne fera qu’empirer la situation dramatique dans laquelle l’Espagne agonise....
Ne serait-ce pas rabat-joie plutôt ?????
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