26 mars 2008 (LPAC) – La commission des Finances du Sénat américain, par la voix de son président démocrate Max Baucus et du républicain Charles Grassley, a envoyé une lettre aux PDG des banques JP Morgan Chase et Bear Stearns, au secrétaire au Trésor Henry Paulson, ainsi qu’aux présidents de la Réserve fédérale nationale (Fed) et de New York, Ben Bernanke et Tim Geithner, leur demandant de lui fournir pour le 28 mars, les détails exacts de l’accord ayant permis à JP Morgan Chase de racheter Bear Stearns. Les sénateurs veulent connaître les noms de toutes les parties prenantes à cet accord, les détails de toutes les étapes, une description des avoirs qui devront être sécurisés par la Fed et une copie de tous les documents déposés auprès de l’autorité des marchés financiers américaine (SEC).
« De par ses prérogatives en matière de dette fédérale, il est de la responsabilité de la commission des Finances de déterminer comment le gouvernement a décidé d’utiliser 30 milliards de dollars du contribuable pour l’affaire Bear Stearns et comment il a contrôlé les termes de la vente », a déclaré Baucus.
L’économiste américain Lyndon LaRouche considère, quant à lui, cette action comme parfaitement illégale : « Les officiels de la Fed ont invoqué deux « justifications » pour leur intervention : les effets supposés des amendements de 1926 et 1932 aux sections 10-b et 13-3 de la loi sur la Réserve fédérale. Or, tous deux ont été explicitement écartés par la loi d’urgence du 9 mars 1933 pour aider les banques en difficulté.
« Le précédent de 1933 est important, car cette loi d’urgence destinée à sauver de la faillite 7000 banques agréées, était guidée par la clause de défense du bien commun inscrite dans le préambule de la constitution et exprimait l’autorité constitutionnelle du Trésor en tant que contrôleur de la monnaie. (…) Cela limite strictement le champ d’action de la Fed. Or, ces restrictions, qui restent valables dans la crise actuelle, ont été violées.
« La Réserve fédérale est en faillite. Le gouvernement fédéral doit la mettre en règlement judiciaire. L’action de la Fed en faveur de Bear Stearns et sa promesse de prêter à plus de 20 autres "non-banques" de Wall Street, est illégale. »
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