24 août 2007 (Nouvelle Solidarité) - En plein effondrement du système, la folie du monde financier ne peut qu’empirer. Ainsi la spéculation sur les produits agricoles est en train de battre des records. En mai dernier, le président du Chicago Board of Trade (la bourse internationale des matières premières) avait expliqué au magazine agricole Farm Week « Nous observons une croissance mondiale des matières premières ». En 2006, le CBOT a connu sa cinquième année consécutive de record pour les volumes échangés, et au printemps de cette année, la rythme annuel était déjà supérieur de 17 % à 2006.
Jeudi 23 août, le prix du blé à livrer en décembre a battu son record historique sur le marché de Chicago. Sur les douze derniers mois, les prix du blé ont augmenté de 110 %, pour atteindre le triple de leur prix de 2000. Le Financial Times de Londres prévient que les prix de la viande, de la volaille et des produits laitiers vont grimper à très court terme, puisque les agriculteurs et les industriels répercutent cette hausse sur les consommateurs.
Depuis la cotation des contrats sur l‘éthanol au CBOT en mars 2005, les spéculateurs se sont rués sur ces titres, profitant que le CBOT ait introduit les échanges électroniques pendant le jour, ce qui a considérablement accru les possibilités pour les spéculateurs.
Michel Deloingce, Président de l’Association Nationale de la Meunerie Française faisait remarquer après la hausse du prix du pain en 2006 que « la volatilité des cours est accentuée désormais par des marchés financiers et notamment dans notre pays par le MATIF, sur lequel des opérateurs, qui n’ont parfois rien à voir avec les métiers de la filière, se livrent à des spéculations sur les prix à terme des matières premières. »
Le prix de la baguette est attendu en hausse en France, dés septembre, ce qui fera passer la baguette de 80 centimes aujourd’hui, à 85 centimes. Déjà l’an dernier à pareille époque, la baguette était passée de 75 à 80 centimes, ce qui fait au total une hausse de 13 % sur les 12 derniers mois.
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