Le 8 avril 2008 (Nouvelle Solidarité) – La rencontre à Sotchi sur les rives de la Mer Noire entre le président américain George W. Bush et le président russe sortant Vladimir Poutine s’est soldé par un échec. L’espoir que le tête-à-tête entre les deux chefs d’Etats aurait pu représenter une suite à la rencontre prometteuse de Kennebunkport n’a pas abouti.
Aussi bien la déclaration finale que la transcription de la conférence de presse montre qu’il ne s’agit que d’un « accord-cadre stratégique » et qu’elle « n’offre aucune percée ». Au contraire, la déclaration reflète surtout les désaccords majeurs qui persistent, en particulier dans le domaine militaire, tout en soulignant l’existence d’une « volonté de travailler pour surmonter ces différences. »
Repris par Courrier international, Nezvissimaia Gazeta rapporte que « Vladimir Poutine et George W. Bush ont dansé avec frénésie après le dîner dans la résidence de Botcharov Routcheï. Mais ils n’ont réussi à se mettre d’accord sur aucune des questions clés de l’agenda russo-américain. De fait, les deux présidents sortants laissent à leurs successeurs un ensemble de problèmes : le bouclier antimissile américain, le nouveau traité sur les forces conventionnelles, l’élargissement de l’OTAN à la Géorgie et l’Ukraine. » « "Les négociations ont été très difficiles", a confié une source au sein de la délégation russe après le départ de Bush ».
Rossiiskaïa Gazeta confirme cette absence de résultats. « La déclaration sur les cadres stratégiques de la coopération russo-américaine constitue le document final du sommet. La veille, ce document était annoncé comme un aboutissement original de la coopération Russie-Etats-Unis sous Poutine et Bush, mais aussi comme une "feuille de route" pour les deux futurs dirigeants des deux pays. "Bien sûr, elle ne donne pas de solutions radicales aux problèmes, a reconnu Poutine. Mais nous n’en attendions pas tant." Le cadre du Partenariat a – sur de nombreuses questions – été délimité. En revanche, les présidents n’ont pas signé la déclaration de Sotchi ; l’exécution des préceptes des présidents sortants dépendra donc de leurs successeurs. »
Sollicité à commenter cet échec, l’économiste américain Lyndon LaRouche a rappelé que, vu le caractère vicieux et les capacités intellectuelles fort limitées de George W. Bush, il s’avère très compliqué de lui faire accomplir quelque chose d’intelligent.
« C’est comme "faire marcher un serpent", » disait-il.