Le 27 février 2008 (LPAC) — L’élection à l’Assemblée nationale pakistanaise qui s’est déroulée le 18 février fut, en soi, un succès, dans la mesure où les deux plus grands partis politiques, le Parti populaire pakistanais et la Ligue musulmane-Nawaz, ayant remporté le plus grand nombre de sièges, ont décidé de former un gouvernement. En outre, dans la province de la Frontière Nord-Ouest, où un mouvement sécessionniste se présentant comme la djihad islamiste est actif, le Parti national Awami a infligé une défaite cinglante aux six partis islamistes réunis, le Muttahida Majlis-e-Amal (MMA — mieux connu par de nombreux Pakistanais comme le mouvement « des Mollahs, encore plus de Mollahs et l’Armée ». Autrement dit, le petit nombre de Pakistanais qui se sont rendus aux urnes ont fait clairement comprendre qu’ils ne veulent plus de la politique actuelle qui détruit le tissu de la nation.
Toutefois, la tâche qui attend le nouveau gouvernement d’Islamabad s’annonce gigantesque. L’infiltration d’activistes à tous les niveaux de la vie publique, l’ingérence constante des Etats-Unis dans les affaires intérieures et extérieures du pays, et la présence de près de 50000 soldats étrangers en Afghanistan ont créé un environnement hostile au Pakistan. Les deux partis vainqueurs ont déjà publié une déclaration affirmant que le prochain gouvernement suivra une politique de dialogue, et non d’intimidation, vis-à-vis des Pakistanais qui ont rejoint les Afghans dans la lutte contre l’occupant étranger. On ne peut que saluer cette décision.
Cependant, Islamabad doit comprendre qu’à moins d’obtenir le départ des forces étrangères déployées en Afghanistan, la sécurité du Pakistan continuera à se dégrader et que le pays risque de devenir l’épicentre d’une guerre mondiale.