Le 25 avril 2008 (Nouvelle Solidarité) – Tous les spécialistes de la région le savent : sans l’établissement d’une paix durable entre Israël et la Syrie, les diverses feuilles de routes resteront en panne.
Depuis le mois d’avril, la Turquie a joué un rôle de médiation important pour avancer dans cette direction. Le premier ministre turc Tayyip Erdogan, qui a transmis un message de la part des Israéliens au Président syrien Bachar Al-Assad, se rend à Damas demain.
Dans un entretien avec le quotidien qatari al-Watan, le Président syrien a confirmé que les Israéliens n’excluent plus l’idée de rendre les Hauteurs du Golan en échange d’une paix avec la Syrie. Il a également souligné que si seul Washington pouvait fournir la caution d’une paix israélo-syrienne durable, le président Bush « manquait de vision et de désir » d’avancer dans ce sens.
« Nous devons prendre nos précautions et être très attentifs lors de négociations sur ce sujet ; peut-être, bien qu’avec une nouvelle administration aux Etats-Unis, des négociations directes deviendront envisageables. » a-t-il déclaré.
Pour sa part, le premier ministre israélien Ehoud Olmert semble lui aussi prendre le sujet à cœur. « Je suis très intéressé dans le processus de paix avec la Syrie » déclarait-il au quotidien Yediot Aharonot. « Je suis mobilisé sur la question, et j’espère que mes efforts mûriront suffisamment pour devenir quelque chose qui a un sens ».
Un accord de paix israélo-syrien a failli aboutir à deux reprises. La première fois, en septembre 2007, où ce fut le bombardement d’un site industriel en Syrie (soupçonné d’abriter des éléments d’une centrale nucléaire) qui fit échouer le projet. La deuxième fois, ce fut l’assassinat du chef présumé du service de sécurité du Hezbollah libanais, Imad Mugniyah, par certains services secrets, qui mit un terme au processus de paix.
Aujourd’hui, il faut s’attendre à de nouvelles provocations. Hier déjà, l’équipe du vice-président Dick Cheney, irritée par le succès de la tournée dans la région de l’ancien président Jimmy Carter, n’a pas pu résister au plaisir de déstabiliser la situation. Certains responsables de la CIA furent soudainement déployés pour présenter aux membres du congrès américain des documents déclassifiés fournissant « la preuve » que la Corée du Nord était associée au projet syrien de centrale nucléaire et que le raid israélien était parfaitement justifié.
Cheney tente ainsi de faire d’une pierre trois coups : isoler la Syrie, torpiller la paix israélo-syrienne et déstabiliser le dialogue fragile entre la Corée du Sud et la Corée du Nord.
Avec des « amis » comme Dick Cheney, Israël n’aura bientôt plus besoin d’ennemis !
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