Les Italiens célèbrent en ce jour, le 10 octobre 2013, le duecento, c’est-à-dire le 200e anniversaire de la naissance de Giuseppe Verdi.
Verdi n’est pas seulement le plus célèbre des compositeurs italiens, mais également celui qui est le plus interprété dans les théâtres du monde entier. Génie de la musique et de la dramaturgie, il a révolutionné l’opéra, tout en maintenant les normes de composition musicale les plus exigeantes et en poussant les poètes (notamment pour les traductions) jusqu’à leurs limites. Au niveau de l’interprétation, il a combattu pour que soient respectées à la lettre les indications laissées par le compositeur à l’intention du metteur en scène, de manière à garantir l’effet dramatique le plus intense et le plus juste. Il s’est également battu pour que soit maintenu le diapason scientifique naturel pour l’accord des voix et des instruments.
Homme politique et patriote engagé (il a été à un certain moment élu sénateur) il a travaillé avec de nombreux poètes, politiciens et intellectuels impliqués dans le mouvement pour l’unification de l’Italie (le Risorgimento), discutant avec passion de la situation politique et culturelle de son pays et, en particulier, des problèmes de traduction, d’interprétation et de transcription des pièces de Schiller, Shakespeare et autre dramaturges. Pour lui, la liberté ne pouvait venir qu’avec le progrès de la culture.
Des pièces de Schiller, Verdi nous a laissé les opéras Giovanna d’Arco (Jeanne d’Arc dans la Pucelle d’Orléans), I Masnadieri (Les Brigands), Louisa Miller (Intrigue et Amour), Don Carlo (de la pièce du même nom) et La Forza del Destino (tiré du Camp de Wallenstein). Depuis les pièces de Shakespeare, qu’il appelait son père, il composé Macbeth, Othello, et Falstaff. Verdi voulait également écrire un opéra sur le Roi Lear, mais n’a jamais trouvé un livret adéquat. Il s’est également inspiré de pièces de Victor Hugo (Le roi s’amuse pour Rigoletto) et autres dramaturges de son temps.
Rejetant la fausse division entre les arts et les sciences naturelles, Verdi a toujours insisté pour que soit maintenu le diapason scientifique naturel pour l’accord des orchestres, et s’est même battu pour que soit voté un projet de loi en Italie. Son objectif était d’établir le La à 432 Hz (correspondant à un Do de 256 Hz). Il comprenait non seulement l’importance de bien différencier les couleurs entre différents registres vocaux, mais il insistait aussi sur le fait que ce diapason, moins élevé, permettrait de mieux préserver la voix des interprètes et d’assurer que l’intention du poète soit transparente.
L’Institut Schiller avait, en 1988, ravivé cette campagne en faisant déposer, au Parlement italien, une proposition de loi similaire à celle de Verdi (voir ici).
Une exposition très intéressante est actuellement présentée sur la vie et l’œuvre de Verdi au centre Elephant Paname dans le 2ème arrondissement de Paris.
Lire aussi : Giuseppe Verdi (1813-2013), Compositeur, dramaturge, patriote
# petite souris
• 10/10/2013 - 22:11
le La à 432 Hz pour bien différencier les couleurs entre différents registres vocaux, mais il insistait aussi sur le fait que ce diapason, moins élevé, permettrait de mieux préserver la voix des interprètes et d’assurer que l’intention du poète soit transparente.
Verdi mettait donc l’esthétique devant toute chose !
Il paraitrait impossible de "revenir" à ce LA là à cause de certains cuivres fabriqués en France pour le Jazz et "inréglables" pour la musique classique !!!!
si c’est vrai, il suffirait d’en fabriquer des compatibles ...........
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