6 décembre 2007 (LPAC) - Des sources à Washington ont informé l’Executive Intelligence Review (EIR) que la Maison Blanche a décidé de rendre public le National Intelligence Estimate (NIE) par peur que le secret jusqu’ici imposé sur le NIE par l’administration Bush finisse par provoquer une fuite dans la presse, créant un scandale bien plus dévastateur que l’affaire des « Pentagon Papers » à l’époque de Nixon (un rapport sur la politique de guerre délibérée des Etats-Unis au VietNam, sous Johnson, avait été gardé secret par l’administration Nixon). Rappelons que le dernier rapport du NIE établit, selon les 16 agences composant le renseignement américain, que le programme nucléaire militaire de l’Iran a été arrêté à l’automne 2003 et n’avait toujours pas repris à l’été 2007. Ces révélations viennent entraver les plans du vice président Cheney pour aller bombarder l’Iran avant de quitter son poste en janvier 2009.
D’après ces sources, des personnes haut placées dans la communauté du renseignement américain avaient clairement dit que des gens étaient prêts à aller en prison pour faire connaître le contenu du NIE et empêcher ainsi une attaque aérienne sur l’Iran ; et que si l’administration Bush continuait à en bloquer la publication, la CIA et les autres agences de renseignement seraient poussées à une guerre contre la Maison Blanche. Il est connu que les hauts commandants de la Marine et de l’armée de Terre, ainsi que le secrétaire à la Défense Robert Gates, sont opposés à toute forme d’attaque contre l’Iran. Les premières versions du NIE avaient été achevées depuis des mois, et ces sources ont dit à l’EIR que ces versions avaient été retravaillées du fait que Cheney avait déployé tous les efforts possibles pour empêcher toute révélations compromettantes pour son projet de guerre.
Lyndon LaRouche a également souligné que « l’héritage familial » avait aussi un rôle dans tout ça. D’après des sources proches de la famille, George Bush père et sa femme Barbara Bush sont horrifiés à l’idée que « W » finisse ses 8 années de mandat sans n’avoir rien accompli. Des accords de paix israélo-palestinien et israélo-syrien sont la dernière chance de sauver la présidence Bush et l’héritage familial. L’EIR a établi le rôle central qu’a joué l’ancien conseiller à la Sécurité nationale de Bush père, Brent Scowcroft, pour aider Condoleeza Rice dans ses efforts diplomatiques menant à la conférence d’Annapolis du 27 novembre. La participation de la Syrie a ouvert la perspective d’une paix israélo-palestinienne dans un futur proche. Lyndon LaRouche a souligné à de nombreuses reprises que cet accord jouait un rôle clé dans la dynamique menant à des accords de paix régionaux.
Selon plusieurs sources du renseignement américain, un accord final entre Israël et la Syrie a presque été signé deux fois, en 1994-95 et, à nouveau, en 2000. Dans le premier cas, à la suite immédiate du sommet de Madrid et des accords d’Oslo, les Etats-Unis avaient offert 11 milliards de dollars de systèmes de surveillance sophistiqués à Israël, pour garantir sa sécurité contre une attaque syrienne et avaient également promis de déployer un bataillon de combat au mont du Golan, similaire à la force d’observation américaine au Sinaï, après que le Golan ait été rendu aux Syriens. L’accord fut remis en cause lorsque le premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, a été assassiné en 1995.
Alors que le NIE sur l’Iran et que le succès relatif de la conférence d’Annapolis ouvrent la possibilité d’éloigner la guerre de la région, Lyndon LaRouche reste prudent, remarquant que le vice-président Cheney et ses amis du parti de la guerre, très affaiblis, n’ont pas été évincés du pouvoir. Le danger de guerre ne pourra pas totalement être écarté, tant que Dick Cheney sera vice-président.