10 juillet 2008 (Nouvelle Solidarité) – Dans une tribune parue aujourd’hui dans le Miami Herald, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) précise son plan, supposé capable de « Garantir l’approvisionnement en nourriture des pauvres ».
Pour surmonter le double choc provoqué par la hausse des prix énergétiques et alimentaires, affirme DSK, les « pays à revenus faibles et moyens seront obligés d’imaginer des façons de nourrir les pauvres sans nourrir au même temps l’inflation et manquer de devises étrangères ».
Ces solutions, continue DSK résulteront « d’arbitrages difficiles », une politique que ressemble odieusement à celles imaginées par un autre magicien de la finance, Hjalmar Schacht, ministre des Finances d’Hitler.
Adepte de la théorie classique de l’offre et de la demande, DSK n’a aucune honte à écrire que :
— « du point de vue économique, il est justifié de répercuter toute la hausse des prix sur les consommateurs puisque ceci incitera les producteurs à augmenter l’offre et les consommateurs à baisser la demande ».
Il oublie seulement que celui qui consomme est souvent le même qui produit. « En même temps, rajoute DSK en versant une larme de crocodile, les pauvres, qui supportent la plus grande partie du choc des prix, doivent être protégés. La meilleure façon de le faire, c’est de développer un filet social bien ciblé. » Vous l’avez compris, faire du socialisme fabien anglais à l’échelle de la planète !
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— Sans dire un mot sur l’énorme bulle spéculative, DSK ajoute : « Les pays doivent garder à l’esprit les conséquences macroéconomiques de leurs actions. Un défi critique c’est la maîtrise de l’inflation. Certains pays peuvent avoir besoin de politiques monétaires plus serrées afin d’éviter que la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentaire provoque des hausses plus larges des prix. »
Dans une défense d’une des recettes parmi les pires du FMI, DSK affirme que « quelques importateurs nets de nourriture et de carburant risquent d’avoir besoin d’une réelle dévaluation de leur monnaie. »
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— « Les politiques fiscales doivent refléter la situation économique réelle de chaque pays. Certains pays peuvent financer des mesures pour aider les pauvres en allégeant la pression fiscale, tandis que d’autres auront besoin d’augmenter leurs recettes fiscales ou de se voir obligés de couper les dépenses dans d’autres secteurs. Le besoin de soutien de la part de la communauté internationale est le plus urgent pour les pays ayant du mal à augmenter leurs dépenses. »
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— « Le commerce est une autre question fondamentale : le marché global de la nourriture doit rester ouvert. Quelques exportateurs clefs ont plafonné leurs exportations. Bien que le besoin d’approvisionner le marché national corresponde à un besoin légitime, de telles politiques ne font qu’exporter la faim et aggravent le problème global en décourageant la production. Ainsi, les taxes à l’exportation et les barrières douanières devraient être démantelées afin de permettre aussi bien aux producteurs qu’aux consommateurs de s’adapter à des prix plus élevés. L’abaissement des tarifs douaniers peut aider à réduire les distorsions au commerce et à modérer les hausses des prix. Dans ce contexte, la conclusion d’un accord au Cycle de Doha (à la réunion de l’OMC à Genève), y compris sur l’agriculture, est absolument essentielle. »
Ainsi, DSK rejoint les dogmes du libre échange britannique prônés par Peter Mandelson et Pascal Lamy et conclut ainsi son article : « La communauté globale doit assurer que la nourriture et l’argent atteignent le plus vite possible les pays les plus affectés. Nous devons reconnaître l’ampleur du défi auquel tant de pays doivent faire face et les aider à mettre en place des mesures d’aide qui ne mettent pas en danger la stabilité économique. Leur défi est le nôtre. »
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N’hésitez pas à faire parvenir vos commentaires à DSK en écrivant à publicaffairs imf.org {}
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PS : On nous a signalé que nous n’avons fait que traduire des passages de ce qui n’ést qu’une traduction d’une tribune publié dans Libération le 9 juillet 2008. Vous pouvez donc vous référez au texte d’origine.