5 mai 2008 (LPAC) — Lors de la visite d’une délégation de députés européens en Chine, le Secrétaire général à l’Agriculture, Niu Dun, n’a pas manqué de répondre aux propos tenus par la chancelière allemande le 17 avril, au sujet de la crise alimentaire. La délégation composée de membres du groupe Parti populaire européen et Démocrates européens (PPE-DE), le plus influent du Parlement et dont les représentants allemands forment la plus grande délégation, était en effet l’outil de dialogue rêvé.
« La croissance démographique et la hausse du niveau de vie en Chine et en Inde ne sont pas à l’origine de la crise mondiale, a déclaré Niu Dun, par exemple, les pays développés détiennent une grande part de responsabilité ».
Au cours du dialogue, le secrétaire général mit en cause la politique des États-Unis et de l’Europe dans le développement de la production des biocarburants. Cette utilisation des céréales détourne la nourriture des assiettes, affecte l’environnement et les capacités de récoltes alors que les coûts alimentaires et énergétiques continuent à grimper, affirma Niu Dun.
Le président du groupe PPE-DE, le Français Joseph Daul, a ensuite déclaré que l’Europe considère le possible arrêt des productions céréalières en vue d’une exploitation énergétique, pour ensuite exprimer la volonté européenne de voir se développer les relations avec la Chine.
Tout est bien, qui finit bien, devrait-on dire ? Pas pour tous en tout cas, car selon le dernier rapport de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 181% ces trois dernières années, pour une augmentation moyenne des prix alimentaires de 83%. Le PAM (programme alimentaire de l’ONU) estime que 37 pays sont actuellement frappés de plein fouet par la crise.