15 janvier 2008 (LPAC) - Citigroup a dû annoncer hier la plus grosse perte jamais réalisée par une banque américaine dans toute l’histoire : 10 milliards de dollars pour le dernier trimestre de 2007. Si cette nouvelle n’a pas manqué de semer une panique certaine sur les places boursières hier, elle est pourtant bien éloignée de la réalité. Les pertes et les dépréciations d’actifs annoncées depuis quelques semaines par la plupart des grandes banques américaines et européennes ne sont qu’une couverture servant à cacher des dégâts bien plus ravageurs.
Citigroup a ajouté à ces pertes, 18 milliards de dépréciations d’actifs liés au marché hypothécaire américain et a provisionné 4 milliards pour faire face aux défauts de paiement croissants sur les crédits à la consommation. Mais c’est l’ensemble des actifs titrisés dans le monde, et pas seulement ceux liés aux subprimes, qui ont perdu leur valeur dans l’explosion estivale, car ils sont tous basés sur des créances insolvables : subprimes, cartes de crédits, mais aussi et surtout d’autres actifs titrisés ! Il y a aussi les Credit Default Swaps (CDS - les assurances contre les défauts de crédits entre acteurs financiers), qui ont été émises pour 45 000 milliards dans le monde mais qui ne sont pas provisionnées, alors que les défauts de paiement approcheraient les 5 % du total (2200 milliards). Et on ne parle pas des produits dérivés qui équivalent officiellement à 800 000 milliards de dollars, soit 20 fois le PIB mondial. Les fonds souverains des pays d’Asie et du Golfe peuvent être appelés à la rescousse comme avec les 14,5 milliards de dollars annoncés par Citigroup hier pour parer à l’urgence (après les 7,5 milliards en Novembre), mais si on ne se leurre pas, autant faire face à un tsunami avec un parapluie.
Ces injections ne servent qu’à acheter du temps. Le système s’est crashé l’été dernier et des milliers de milliards en valeurs nominales se sont purement et simplement évaporés. Et il faut parfois l’expliquer comme on le ferait pour un enfant « tu sais, ils sont partis pour toujours, ils ne reviendront jamais. Tu comprends ? » Le système est mort et il entraîne les banques avec lui. Comme Lyndon LaRouche l’a dit, « C’est une crise sans fond ».