Un système de santé publique soutenu par l’Etat garantit des interventions sanitaires rapides en cas de crise épidémique. Au moment même où les pays occidentaux revoient à la baisse leur système de santé publique, la Chine engage les moyens nécessaires pour faire face à l’épidémie annuelle de Maladie pieds-mains-bouche (MPMB).
Connu des médecins pédiatres, le syndrome pieds-mains-bouche est habituellement une maladie infectieuse bénigne causée le plus souvent par un virus coxsackie ou un entérovirus. Tout comme dans d’autres pays, la Chine fait régulièrement face à des maladies enfantines. La MPMB touche en particulier les enfants de moins de 10 ans. La transmission est directe par voie aérienne ou digestive avec une incubation inférieure à 6 jours.
Jusqu’à ce jour, ces maladies sont restées de caractère bénin, mais quand un brusque abaissement des défenses immunitaires se produit, la maladie devient alors épidémique avec des conséquences mortelles car le virus peut créer des méningites, encéphalites, oedèmes pulmonaires et diverses formes de paralysies. La période actuelle est malheureusement propice à leur développement car la planète fait face à une crise alimentaire qui affaiblie gravement les organismes.
Le 5 mai, 11 905 cas de MPMB, dont 26 mortels, ont été rapportés en Chine.En réaction immédiate, le gouvernement a fait passer le plan de réaction d’urgence du niveau II au niveau III et le ministre chinoisde la Santé, Chen Zhu, a ordonné un recensement immédiat des enfants atteints de la MPMB.
De plus, le 2 mai, le ministère de la santé a établi un groupe de prévention et de contrôle de la maladie ainsi qu’un projet de téléconférence nationale pour suivre le développement des interventions sanitaires de prévention, de traitement et de contrôle de la maladie. Le fait est nouveau car, jusqu’à ce jour, les autorités locales de santé n’étaient pas tenues de rapporter immédiatement les cas de MPMB. Selon l’agence Xinhua, au cours de l’année 2007, la Chine a enregistré environ 80.000 cas de MMPB, dont 17 cas mortels.
Le représentant en Chine de l’organisation mondiale de la santé (OMS), Hans Troedsson, a soutenu la prompte réaction de la Chine et a lancé une initiative de coopération médicale et sanitaire.
Des problèmes épidémiologiques semblables pourraient frapper les pays occidentaux en période de krach alimentaire. C’est pourquoi le service public ne doit jamais être concédé au privé sous prétexte de pure rentabilité financière comme le préconise le Rapport sur l’hôpital de Gérard Larcher.