« Sur les défis auxquels nous sommes confrontés, les Etats-Unis n’ont pas de meilleurs partenaires que la France ». C’est ce qu’est venu dire à Paris le 13 juin, Nicholas Burns, le numéro 3 du département d’Etat
(Nouvelle Solidarité) « Sur les défis auxquels nous sommes confrontés, les Etats-Unis n’ont pas de meilleurs partenaires que la France ». C’est ce qu’est venu dire à Paris le 13 juin, Nicholas Burns, le numéro 3 du département d’Etat américain. « Au Proche-Orient, en Iran, au Liban, au Darfour, nous n’avons pas de plus grands alliés que la France ».
Si ces déclarations expriment la réjouissance de l’administration Cheney/Bush de voir Nicolas Sarkozy remplacer Jacques Chirac, Nicholas Burns a profité de son passage à Paris pour monter d’un cran ses menaces contre l’Iran. Selon lui, il faut immédiatement accroître les sanctions contre Téhéran, avec l’ONU et hors de l’ONU. Et il semble compter sur la France pour l’y aider. Bernard Kouchner, que l’on sait favorable à des sanctions contre l’Iran, devait selon le département d’Etat américain rencontrer M. Burns hier à Paris.
Ce qui justifie cette attitude, c’est qu’il y a, selon Nicholas Burns, des « preuves irréfutables » que l’Iran arme les Talibans, « c’est illégal au regard du droit international (...) et les Iraniens doivent y mettre fin ». A la vue du scandale des pots de vin versés par la BAE au prince Bandar, un allié de la famille Bush et du vice-président Cheney, tout le monde appréciera qu’un représentant de l’administration Bush puisse reprocher à un gouvernement de violer le droit international et de fournir en armes des guérilla. Le plus amusant - et en même temps le plus consternant, c’est que le ministre de la Défense américain Bob Gates a déclaré que ces preuves n’existaient pas. Le porte-parole du département d’Etat a dû ensuite être habile pour concilier les deux positions. Il a ainsi justifié les allégations de M. Burns en expliquant que, « compte tenu de la nature du régime (iranien) et de l’attitude qu’il a eue dans le passé », cela doit être vrai. Le commandant de l’OTAN en Afghanistan, le général McNeill, a quant à lui affirmé « ce n’est pas du tout mon point de vue ».
A entendre ces propos, tous les observateurs alertes et les militants pour la paix doivent avoir un goût d’Irak qui revient dans la bouche, à l’époque où les artisans du cabinet Blair avaient « rendu sexy » les rapports contre le régime de Saddam Hussein. Aujourd’hui une procédure de destitution vise le vice-président Cheney pour avoir propagé ces mensonges. Qui en France aura le culot suicidaire de suivre la dernière croisade du parti de la guerre ?