Le journaliste du New Yorker Seymour Hersh a déclaré lors d’une interview
sur CNN le 22 mai qu’il réitérait les accusations qu’il avait formulées en mars
dernier concernant la collaboration entre l’administration Bush et l’Arabie
Saoudite
(LPAC) Le journaliste du New Yorker Seymour Hersh a déclaré lors d’une interview
sur CNN le 22 mai qu’il réitérait les accusations qu’il avait formulées en mars
dernier concernant la collaboration entre l’administration Bush et l’Arabie
Saoudite pour l’armement de groupes fondamentalistes sunnites afin de combattre
le Hezbollah. Il a déclaré que l’explosion récente de violence au nord du Liban
entre l’armée libanaise et le Fatah al-Islam, un groupe peu connu jusqu’ici, est
le dernier exemple de cette connivence.
Hersh fut interviewé par la journaliste Hala Gorani. En voici quelques extraits :
Hala Gorani : Le journaliste d’investigation Seymour Hersh a rapporté en mars
dernier que le gouvernement libanais, dans sa volonté de détruire le Hezbollah,
soutenait un groupe de militants sunnites, un groupe qui est aujourd’hui
combattu par l’armée libanaise. Seymour nous a rejoint en direct de Washington.
Merci d’être avec nous. Quelle est d’après vous la source de financement de ces
groupes comme le Fatah al-Islam dans ces camps comme celui de Nahr el Bared par
exemple ? D’où vient leur argent et où se sont-ils procurés leurs armes ?
Seymour Hersh : Les acteurs clef sont les saoudiens. Ce dont j’ai parlé est la
réalisation d’une sorte d’accord privé entre la Maison Blanche, c’est-à-dire
Richard (Dick) Cheney et Elliott Abrams, un conseiller clef de la Maison
Blanche, avec Bandar. L’idée était d’amener les saoudiens à soutenir sous
couvert certains djihadistes durs, des groupes sunnites, particulièrement au
Liban, qui seraient perçus en cas de confrontation avec le Hezbollah (le groupe
shiite du sud Liban) comme des alliés. C’est aussi simple que cela.
Gorani : Bien sûr les officiels de l’administration Bush seraient en désaccord
avec cela, de même que le gouvernement Siniora, pointant ouvertement le doigt
vers la Syrie, disant que le Fatah al-Islam est une résurgence d’un group
syrien. D’où pourrait-il se procurer les armes si ce n’est de la Syrie ?
Hersh : Vous devez répondre à cette question. Si c’est vrai, la Syrie qui est
proche - et grandement critiquée par l’administration Bush pour cela - du
Hezbollah, supporterait aussi des groupes salafistes, la logique ne tient pas.
Il s’agit simplement d’un programme sous couvert. Nous nous sommes associés aux
saoudiens dans le cadre d’un programme plus vaste afin de stopper le progrès des
shiites, du monde shiite, et on va finir par se faire mordre par derrière, comme
cela est déjà arrivé dans le passé.