Paris, le 28 juillet (Nouvelle Solidarité)—La cooptation par Henry Paulson, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, de Ken Wilson, l’un des principaux associés de la banque d’affaires, Goldman Sachs, qui a également été au centre des principaux sauvetages des banques depuis le début de la crise l’été dernier, en dit long sur qui détient le pouvoir aux Etats-Unis.
C’est in extremis, pour faire face à la faillite en cours des deux géants parapublics américains du refinancement des hypothèques, Fannie Mae et Freddy Mac, que Paulson lui a demandé de venir le rejoindre au Trésor américain. Cette demande pressante a été appuyée par George W. Bush en personne qui a téléphoné à son ancien camarade de classe, pour l’inciter à accepter d’épauler Paulson jusqu’en janvier prochain, et sans salaire.
Ken Wilson occupera probablement le poste de sous-secrétaire au Trésor, laissé vacant par Robert Steel, expédié chez Wachovia par Paulson, le 9 juillet dernier, pour prendre les rênes de cette banque d’affaires, elle aussi au bord de la faillite.
Ken Wilson avait rejoint Goldman Sachs en 1998, grimpant successivement aux postes de Directeur adjoint, de chef de la section des Fusions et Acquisitions, et de principal conseiller de la banque d’affaires où il est considéré comme l’un de ses 10 premiers dirigeants.
Mais on s’aperçoit que les anciens de Goldman Sachs constituent une véritable pépinière au Trésor des Etats-Unis. Robert Steel, que Paulson avait déjà fait venir en 2006 pour faire face à la crise financière, est un ancien vice-président de Goldman Sachs, ainsi que Paulson lui-même qui a fait toute sa carrière à Goldman entre 1982 et juillet 2006, avant de devenir secrétaire au Trésor du gouvernement des Etats-Unis.
Selon la presse financière, c’est Ken Wilson qui a conseillé la Bank of America, dans sa prise de contrôle du géant de l’immobilier Countrywide Financial, en faillite suite à l’éclatement de la bulle immobilière. Il a été aussi conseil dans le rachat d’A.G. Edwards par Wachovia ainsi que dans la restructuration du portefeuille de dettes de cette dernière, actuellement en cours. Wilson a également conseillé UBS dans sa prise de contrôle de Paine Webber, et Crédit Suisse dans celle de Donaldson Llufkin et Jenrette. Sans oublier son rôle dans la prise de contrôle par la compagnie de capital-investment Corsaire Capital sur une partie du capital de la National City Bank de Cleveland.