3 décembre 2007 (Nouvelle Solidarité) - Le groupe français Vivendi a fait l’acquisition de l’éditeur de jeux vidéo américain Activision pour 18,9 milliards de dollars (environ 10 milliards d’euros). Déjà fortement engagé dans l’industrie du jeu vidéo avec sa filiale Blizzard Entertainment, Vivendi va donner naissance au numéro un mondial du secteur, ce qui promet de rendre disponible à tous les jeux de tir en ligne.
Blizzard est la société créatrice de World of Warcraft, le jeu de massacre en ligne le plus populaire au monde. Plus de 9 millions de joueurs y sont abonnés et c’est sur ce « jeu » qu’un jeune coréen avait trouvé la mort après avoir joué en ligne 86 heures durant. Activision est la société californienne qui a crée la série Call of Duty, dont le dernier opus qui sort pour noël, porte sur la « guerre moderne » où vous incarnez des forces spéciales anglo-américaines boostées à la haute technologie, qui mènent des opérations au Moyen-Orient et en Russie, dans des conflits évidemment « fictifs ».
Jean Bernard Lévy, PDG de Vivendi, a déclaré être « excité par les nouvelles possibilités » offertes par ce nouveau leader des logiciels de loisirs qui se « positionne pour mener l’industrie mondiale du divertissement interactif dans les années à venir ». Vivendi sera l’actionnaire majoritaire de cette société mutante que le quotidien britannique The Guardian appelle « l’entreprise de divertissement digital de prochaine génération ». Cette expression reprise du président d’Activision Robert Kotick désigne le déplacement des consoles de jeu depuis la chambre des ados jusqu’au salon, où avec lecteur de DVD et connexion internet, elles deviendront « le centre de la maison digitale ». Toute la famille pourra ainsi s’entraîner pour devenir un tueur au sang froid. Avec cette « nouvelle génération », Robert Kotick confie qu’il ne s’agit plus de simples jeux vidéo, mais d’une « expérience de réseau social ».
Il ne croit pas si bien dire, puisqu’on apprend dans le même Guardian que des joueurs asiatiques se rejoignent pour former des gangs dans le vaste réseau de World of Warcraft, afin d’amasser un tas d’armes et de pouvoirs virtuels qu’ils peuvent ensuite revendre « pour de vrai » à des joueurs occidentaux.
Ce phénomène de masse, qui touche très fortement la France avec plus de 1,6 millions de nouvelles consoles vendues en 2007, n’a rien d’un « jeu » mais a tout d’une politique du lobby pour une « Revolution in Military Affairs » (Révolution dans les affaires militaires), la nouvelle génération du « complexe militaro-industriel ». Ces consoles et leurs connexions internet déconnectent les gens du monde réel et les plongent dans un programme d’entraînement militaire à marche forcée. Les soldats kamikazes ainsi formés sont induits à perpétrer les tueries les plus atroces, comme à Jokela ou Virginia Tech, un nouveau terrorisme « imberbe et sans barbes » contre les Etats-nations.
Après cette acquisition, Vivendi devrait changer son nom pour devenir Morendi.
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