29 novembre 2008 (Nouvelle Solidarité) – Universellement présenté comme un « 11 septembre » indien, car il s’agit d’une attaque contre la capitale économique et financière d’un pays du G20, le dernier bilan du carnage de Mumbai fait état d’au moins 195 victimes.
Si l’enquête ne fait que s’ouvrir, pour Lyndon LaRouche le rôle des Britanniques ne fait guère de doute. Pour diagnostiquer la présence d’une tempête, point besoin d’interroger les gouttes d’eau qui tombent. C’est la compréhension d’une dynamique d’ensemble qui fournit les hypothèses les plus fructueuses pour avancer vers la vérité. Ce n’est pas l’empirisme d’un Sherlock Holmes, mais la science des hypothèses de Dupin dans l’œuvre de Edgar Allan Poe qui sert de référence.
En effet, qui d’autres que les intérêts financiers anglo-hollandais pourraient mieux que quiconque profiter d’une vaste crise régionale et internationale entre l’Inde et le Pakistan, pour faire oublier la crise systémique affectant le capitalisme financier ?
Sur le terrain, la mainmise du fameux Inter Service Intelligence (ISI), le service secret officiel du Pakistan, sur certaines branches de la nébuleuse Al-Qaeda et ses clones dans la région, est un secret de polichinelle. Le gouvernement indien vient d’ailleurs de demander la collaboration de l’ISI et la venue de son directeur, le lieutenant général Shuju Pasha. Dans un premier temps, ce dernier a refusé l’invitation en promettant l’envoi d’un officier subalterne. Aujourd’hui, le Pakistan annonce que personne de l’ISI ne se déplacera vers Mumbai, tout en promettant l’envoi symbolique de responsables politiques sur place.
Par ailleurs, personne n’ignore la proximité de l’ISI avec les services secrets occidentaux. Si la CIA a appuyé pendant un temps la mouvance taliban dans la région, la visite d’un de ses hauts fonctionnaires au Pakistan au mois de juillet dernier indique que les choses ont bien changé. Les attaques grandissantes des talibans contre les forces de l’OTAN et les Etats-Unis amène ce pays à vouloir changer de cap. Ainsi, en juillet de cette année, Stephen Kappes, sous-directeur de la CIA, s’est rendu à Islamabad pour sommer le gouvernement pakistanais de mettre de l’ordre dans ses services secrets. L’ISI fournit également depuis des années une protection à Ibrahim Dawood, un homme d’affaires indien véreux et grand patron du crime organisé de Mumbai.
Cependant, en réalité, on a des bonnes raisons pour croire que c’est le MI6, les services de renseignements extérieurs anglais, qui continuent de protéger certaines factions de l’ISI dans leurs opérations les plus obliques.
Ainsi, il est à noter que si l’Inde a toute suite pointé du doigt les responsabilités du Pakistan, elle a immédiatement ajouté que quatre des terroristes seraient, bien que d’origine pakistanaise, des citoyens britanniques ! Le gouvernement indien a même précisé que deux d’entre eux venaient de la ville anglaise de Leeds, un de Bradford et un autre de Hartlepool, au Royaume Uni. Gordon Brown a déclaré hier qu’il était « prématuré » pour s’exprimer sur la question mais Scotland Yard vient d’expédier des équipes d’enquêteurs en Inde.
Bizarrement, le gouvernement indien vient de changer d’avis et déclare à ce jour qu’aucun citoyen anglais n’est impliqué dans les attentats meurtriers.
La participation éventuelle de musulmans vivant en Angleterre contredit deux thèses. La première est celle qui fait croire qu’il existe une minorité musulmane « brimée » en Inde, susceptible d’être instrumentalisée par Al Qaeda.
La deuxième voulait que, suite aux attentats de Londres de 2005, le gouvernement britannique aurait finalement mis fin à la liberté totale offerte à un certain nombre de groupes terroristes autorisés à opérer librement sur le territoire de sa majesté, la fin donc du fameux Londonistan (contraction de Londres et Pakistan) décrit par Dominique Thomas dans un livre éponyme publié en 2003.
Que la fin du Londonistan est un mythe est amplement démontré par la tenue, jeudi soir à Londres, d’un meeting des Tigres Tamoul du Sri Lanka, un mouvement impliqué dans des attentats à la bombe, dans l’assassinat de Rajiv Ghandhi en 1991 et celui du Président sri lankais Ranasinghe Premadasa en 1993.
Notoirement impliqué dans l’extorsion de fonds et le trafic de drogue, les Tigres ont depuis fort longtemps élu domicile dans la capitale britannique. Jeudi soir, plusieurs leaders du groupe, dont certains recherchés par Interpol, ont pu s’exprimer sur grand écran devant plusieurs dizaines de milliers de sympathisants.
La question qui se pose donc immédiatement est de savoir qui, en Asie, en Europe et ailleurs, aura le courage d’appeler un chat un chat et un britannique un britannique…
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