2 mai 2008 (Nouvelle Solidarité) — Depuis la tournée de Jimmy Carter, des initiatives fortes ont été lancées par la Russie et la Turquie en Asie du Sud-Ouest dans le but d’empêcher que l’administration Bush/Cheney, agissant pour le compte de la faction impériale anglo-américaine, ne provoque une nouvelle guerre dans la région avant de quitter la Maison Blanche.
Du côté russe, la visite de Valentin Sobolev, Secrétaire général du Conseil national de sécurité russe, à Téhéran, le 27 avril, revêt une grande importance. Ce voyage a rempli deux objectifs : éliminer les obstacles à la poursuite de la construction de la centrale nucléaire civile de Busher, mais surtout, appuyer l’initiative de paix globale que Téhéran s’apprête à lancer. Sur le premier point, suite à une rencontre avec Valentin Sobolev, le président de l’Organisation de l’énergie nucléaire iranienne, Golyam Reza Agazadeh, a déclaré que les discussions, « très constructives et positives », avaient porté sur l’achèvement de la centrale qui devrait avoir lieu « dans les délais définis par l’accord ». Le dernier blocage en date, qualifié par les Russes de « politique », est survenu quand l’Azerbaïdjan a refusé le passage de ses frontières à du matériel russe d’isolation pour les turbines, destiné à la centrale iranienne. Sobolev a aussi rencontré son homologue iranien, Saïd Jalili, qui a déclaré que l’Iran annoncerait « très prochainement », une proposition pour une « solution globale pour la paix ». Cette « grande proposition » serait présentée par la Russie aux 5 permanents du Conseil de sécurité, plus l’Allemagne, pour contrer les nouvelles tentatives de guerre.
Du côté turc, la médiation israélo-syrienne entreprise par le Premier ministre, Tayyip Recep Erdogan, arrive à point nommé pour empêcher une explosion dans la région. Au cours d’une visite à Téhéran, le week-end du 26 avril, le Premier ministre turc a rencontré le président syrien Bachar el Assad dans le cadre d’une médiation qui envisagerait, du côté israélien, la restitution du Golan à la Syrie, et du côté syrien, des garanties de sécurité pour Israël sur sa frontière avec le Liban. Suite à cette première rencontre, un émissaire du Premier ministre turc doit « briefer » le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, sur le résultat des entretiens. Selon le journal israélien Ha’aretz, qui cite des sources proches d’Olmert, bien que les Etats-Unis ne participent pas aux pourparlers, Israël est prêt à agir du moment que les Etats-Unis disent qu’il ne s’opposent pas aux pourparlers. « Le but de l’action turque est de permettre aux pourparlers de commencer. (…) Jusqu’ici il n’y a pas de négociations à proprement parler ». Olmert a appelé à des négociations directes qui démarreraient immédiatement, sans arbitres ni conditions, mais Assad exige que les pourparlers soient arbitrés par les Etats-Unis et qu’Israël fasse une déclaration préalable indiquant qu’il est prêt à rendre le Golan. Ce sont ces positions qu’Erdogan tentera de concilier. A la fureur de chef du Likoud, Benjamin Netanyahou, qui tire déjà à boulets rouges contre Olmert, l’accusant d’agir « de façon irresponsable et en amateur ».
Pour sa part, Lyndon LaRouche a salué ces initiatives des deux puissances eurasiatiques, rappelant la collaboration fructueuse entre Lénine et la Russie qui leur avait permis de s’entendre sur leur frontière commune, à l’insu de l’Empire britannique et de sa politique de Sykes/Picot. Bien que ce soit l’administration Bush/Cheney qui tente d’organiser une nouvelle guerre, pour LaRouche, les Russes savent qu’une fois de plus, comme à cette époque, c’est la faction impériale britannique qui mène la danse.