Damas, le 29 mars (Nouvelle Solidarité) – Le 29 mars a commencé le sommet de la Ligue arabe à Damas, en Syrie, malgré de fortes manœuvres de la part des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France, pour le saboter. Des sources bien informées rapportent que c’est le vice-président américain Dick Cheney qui, au cours de sa récente tournée, a exercé de fortes pressions sur les pays arabes « modérés », pour que ceux-ci n’envoient pas de délégation de haut niveau à Damas. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et désormais la France, accusent les autorités syriennes d’être à l’origine des échecs successifs de l’élection présidentielle libanaise.
Au cours d’une conférence de presse, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, a accusé les Etats-Unis « d’avoir tout fait pour empêcher la tenue du sommet ». Il a aussi accusé le président français Nicolas Sarkozy « d’ingérence » dans les affaires arabes, après qu’il ait apporté son soutien aux dirigeants de trois pays qui ont accepté de ne pas participer au Sommet et de n’envoyer que des délégations de très bas niveau.
Les pressions américaines ont abouti à ce que les principaux dirigeants d’Arabie Saoudite, d’Egypte et de Jordanie ne participent pas au sommet. Le Roi Abdallah de Jordanie a même été contraint de rappeler son ministre des Affaires étrangères déjà à Damas pour le remplacer par un « simple » ambassadeur. Le problème du Liban était au centre du sommet de la Ligue arabe ; le gouvernement de Fouad Signiora a annoncé qu’il boycottait entièrement la conférence, accusant la Syrie d’ingérence dans les affaires du Liban. En réalité, il reproche à la Syrie de ne pas intervenir sur le Hezbollah de Hassan Nasrallah pour qu’il accepte sans conditions la nomination du Général Michel Sleiman à la présidence du pays.
Cette tentative de sabotage s’est totalement retournée contre ses instigateurs. Les 22 membres ont tous envoyé des délégations et les pays du Golfe ont résisté aux sirènes anglo-américaines.
La conférence a lieu sous des contraintes de sécurité extrêmes : l’aéroport de Damas est fermé pendant les trois jours du sommet, des policiers quadrillent le territoire, et des artères entières de la ville sont bloquées à la circulation. La présence de la Sixième flotte au large du Liban accroît les tensions qui sont déjà à leur paroxysme dans cette région rongée par les conflits : Israël-Palestine, Liban, Syrie, Iran.