19 novembre 2008 (LPAC) — Dans la soirée du 10 novembre, la Réserve fédérale américaine a accepté la demande de la société American Express de se transformer en holding bancaire. Le PDG de la société, Kenneth Chenault, n’a même pas pris la peine de cacher ses motivations : il s’agit d’être « bien positionné pour profiter des divers programmes que le gouvernement fédéral a mis ou pourrait mettre sur pied pour soutenir les institutions financières américaines. Nous continuerons à bâtir une importante base de déposants afin d’élargir nos sources de financement. Avec la surveillance de la Réserve fédérale, nous devrions avoir plus facilement accès au capital mis à disposition dans le cadre des programmes actuels et futurs parrainés par le gouvernement ».
Ses propos sont explicites : d’abord, American Express tient à avoir sa part des milliers de milliards de dollars que les pouvoirs publics versent aux institutions financières moribondes, et deuxièmement, elle veut mettre la main sur des dépôts pour financer ses opérations. Avant lui, deux autres géants de Wall Street, Goldman Sachs et Morgan Stanley, avaient déjà suivi cette procédure, et bien d’autres ont demandé l’autorisation de « se convertir », y compris GMAC, la branche financement de General Motors et du fonds Cerberus.
Il est clair que ces institutions éprouvent des difficultés financières et ont un besoin urgent de fonds pour survivre. Tout le monde est d’accord là-dessus. Reste à savoir,cependant, s’il est sage de permettre aux institutions financières insolvables de se convertir en banques dans le seul et unique but d’accaparer les dépôts des clients pour se renflouer.La réponse est, bien évidemment, non. Le poulailler compte déjà trop de renards.
Le gouvernement américain devrait au contraire assainir le système bancaire, ce qui implique l’arrêt de toute activité non bancaire et spéculative. Autrement dit, le contraire de l’objectif des plans de renflouement actuels. Les banques devraient se limiter à leur rôle traditionnel de prêteur et de lieu de dépôt et d’épargne au service des citoyens et des entreprises.
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# Senec
• 20/11/2008 - 11:13
Voilà un article qui dit bien les choses à faire.
Cependant, je le trouve encore beaucoup trop poli par rapport aux malversations commises.
N’y a-t-il donc personne pour réclamer justice et condamnation des coupables ?
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