15 décembre 2008 (Nouvelle Solidarité) — L’on vient de révéler au monde une nouvelle arnaque financière, organisée par une figure considérée jusque là comme « hautement respectable » au sein de Wall Street. Il s’agit de la fraude du Bernard Madoff Investment Securities (BMIS), fondé et dirigé par Bernard L. Madoff, ex-président du Nasdaq.
Voilà qui arrive à point nommé pour redonner confiance aux investisseurs de Wall Street…
Dénoncé au FBI et à la SEC (plus connue sous le nom de « gendarme des marchés financiers américains ») par ses enfants, auxquels il avait avoué le pot-aux-roses, la fraude de Madoff aurait coûté près de 50 milliards de dollars à ses clients. La moitié des investisseurs étaient des hedge funds, le reste de la clientèle étant constitué de banques et de fortunes privées qui parfois s’arrachaient le privilège de se faire escroquer par BMIS.
Tout reposait en réalité sur une pyramide financière digne de la mafia albanaise ou colombienne, également connue sous le nom de « schéma de Ponzi ».
Immigré italien, Charles Ponzi arrive en 1920 aux Etats-Unis et y monte une société qui exploite une aberration commerciale entre l’Italie et les Etats-Unis sur les coupons-réponses internationaux.
Ponzi achète ces vignettes en Italie, les échange contre des timbres américains dont la valeur est plus élevée, et les revend contre du cash.
Capital de base en poche, il propose alors à ses proches d’en profiter à leur tour et leur assure un rendement de 50% sous quarante-cinq jours. Impensable ? Tant que les nouveaux investisseurs attirés par de tels gains accourent, la combine marche, surtout parce que l’attrait du gain les fait marcher…
Pour Madoff, des soupçons subsistaient. En 2001, un article de la revue financière américaine Barron’s s’était étonné du « manque de volatilité » de ses résultats. Cinq mois de rendements négatifs sur 156 mois d’activité, c’était peut-être trop beau pour être vrai.
Cependant, le plus frappant dans cette affaire est la manière dont elle est présentée. Les divers commentateurs laissent entendre qu’il s’agit là d’un cas tout à fait exceptionnel.
Bien au contraire ! Comme le faisait remarquer Jacques Cheminade, président de Solidarité Progrès, ce matin, « c’est l’ensemble du système financier international qui fonctionne de cette manière ! »
Pour creuser le sujet : focus
Un message, un commentaire ?