De nombreux observateurs ont soulevé les mensonges d’Al Gore sur le réchauffement climatique et ont questionné ses véritables motivations. Mais pour ce qui concerne le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), qui a partagé le Prix Nobel 2007 avec le célèbre spéculateur, il est plus difficile d’y voir clair.
On nous assène régulièrement que la thèse de l’origine anthropogénique du réchauffement climatique a été validée par ce groupe international de 2500 experts et qu’il n’y a par conséquent plus lieu de la remettre en question.
On oublie évidement de souligner que ces experts sont soigneusement encadrés par des équipes de sociologues, philosophes et autres sophistes ou officiels gouvernementaux qui décident de la structure et l’étendue des rapports, revoient les documents de travail et négocient les résumés à l’intention des responsables politiques.
Une technique utilisée pour orienter et contrôler en amont les contributions des experts est l’utilisation de ce qu’on appelle des « thèmes transversaux ». L’ensemble du processus d’élaboration des rapports d’évaluation du GIEC est également basé sur une méthode épistémologique « non conventionnelle », ou plus exactement « non-représentationnelle », selon la terminologie officielle. Grâce à cette obscure méthode, la finalité se trouve confondue avec les moyens, et les scientifiques sont dicrètement manipulés pour arriver à la conclusion prévue à l’avance par les grands manitous à la tête du GIEC. [1]
Les scientifiques sont amenés à participer à de nombreuses séances de groupe et sont englués dans une approche selon laquelle « la signification de la connaissance résulte de la dynamique des pratiques mises en oeuvre » plutôt que du « contenu représentationnel des déclarations engendrées par ces pratiques ». En d’autres termes, le consensus auquel les « experts » sont arrivés n’est pas ce qu’ils disent en tant que tel, mais est constitué par la pratique, par le simple fait qu’ils acceptent de se réunir et de discuter de la thèse de l’origine anthropogénique du réchauffement planétaire, ainsi que des thèmes transversaux qui ont été sélectionnés en amont par les organisateurs. Ainsi, c’est le simple fait de se réunir qui définit le consensus, et non les conclusions auxquelles ont est arrivé.
Certains scientifiques comme Paul Reiter se sont demandé comment il se faisait que le GIEC refusait de retirer leur nom de sa liste de participants, malgré leur dissidence et leur demande de démission. On lui a répondu qu’il avait participé à l’élaboration du rapport, et que son nom devait y figurer malgré sa dissidence. Il a fallu menacer les dirigeants d’une action en justice pour que sa demande de retrait soit prise en compte.
D’autres experts ont objecté que les thèmes transversaux sélectionnés pour l’élaboration du Quatrième rapport du GIEC impliquent des jugements de valeur qui manquent de précision scientifique et viennent se superposer à l’exercice normal de la science. Mais c’est bien là leur raison d’être !
L’omniprésence de thèmes transversaux tels que « l’incertidude et le risque », « le développement soutenable », « l’intégration régionale », « l’eau et la technologie », ou d’autres encore plus obscurs, a justement pour but d’orienter la rédaction des rapports afin d’arriver aux résultats voulus.
Les objections de ces scientifiques ont bien évidemment été poliment écartées,
sous prétexte qu’ils étaient encore beaucoup trop attachés à leur bonne vieille « conception traditionnelle de la science »...
Benoit Chalifoux
Note
1. Voir à ce sujet l’analyse de Stephen Healy,
« IPCC Cross-Cutting Themes, Organizational Learning and the Resilience of the Climate Regime ».