30 avril 2008 (Nouvelle Solidarité) - « S’il avait eu un pistolet, je ne sais pas combien il aurait pu faire de victimes » a confié mardi une élève du collège Olivier de Serre de Meyzieu, dans l’est de l’agglomération lyonnaise. Lundi 28 avril en plein cours, un jeune garçon de 15 ans a tenté de tuer 3 de ses camarades « pour se venger », et a ensuite tenté de mettre fin à ses jours.
D’abord présenté dans la presse comme un simple fait divers, les déclarations du procureur de Lyon le lendemain ont révélé une toute autre histoire. « Ce garçon aimait bien les jeux vidéo où l’on tire ; il est à la croisée du réel et du virtuel. Il dit qu’il a été inspiré par ce qui s’est passé aux Etats-Unis et, effectivement, il avait été voir des sites Internet sur des tueries dans des établissements scolaires ».
« Très inspiré des tueries américaines », le collégien avait préparé la veille « trois couteaux de cuisine avec des lames de 15 à 20cm », et se promenait depuis quelques temps avec une liste de ses 27 camarades où figurait en rouge les 7 ou 8 qu’il n’aimait pas et qu’il avait décidé de tuer « depuis la fin de l’année 2007 ». « Il dit qu’il aurait aimé tuer d’autres personnes. Mais ses cibles était installées au fond de la classe, de telle façon qu’il n’aurait pas pu les atteindre sans se faire attraper » a ajouté Xavier Richaud. Le ministre de l’Education a même expliqué que le garçon avait « exprimé sur un blog son intention de vengeance ». Ses camarades reconnaissent aussi qu’il leur avait annoncé qu’il allait les tuer, et il avait même envoyé un texto à un ami avant de passer à l’acte « Je vais les tuer ». Le site d’information lepost.fr (voir ici) a dressé une liste des détails étayant la thèse d’un acte inspiré par le massacre du lycée de Columbine en 1999, l’acte fondateur de la communauté internationale des étudiants-kamikazes (voir ici et ici).
Après les Etats-Unis, l’Allemagne et la Finlande, la France est à son tour victime de ce « nouveau terrorisme », qui à partir d’une culture de masse faite de sexe, de sang et de mort, et annihilant toute compassion, forme chez les plus vulnérables une conscience d’assassin malgré eux, à grand renfort de jeux vidéo violents (« les simulateurs de meurtre » en langage militaire) et de cyber-communautés, à partir desquelles on les isole du monde réel pour transformer petit à petit des être humains en zombies kamikazes.
On notera avec ironie que cet évènement pas du tout isolé est arrivé la veille du lancement mondial du très addictif GTA IV, le dernier opus d’une série déjà vendue à 35 millions d’exemplaires et qui vous met avec réalisme et cruauté (on peut brûler des flics et même aller aux putes), dans la peau d’un criminel. En 2007, le chiffre d’affaire des jeux vidéo en France atteint les 2 milliards d’euros, une somme 2 fois supérieure au budget du ministère de la jeunesse et des sports…
On notera aussi qu’au même moment, les élèves et les enseignants sont en pleine mobilisation contre les suppressions massives de poste dans l’éducation nationale.
voir notre campagne contre la cyber contre-culture et les jeux vidéo violents
voir le tract distribué par le LYM aux étudiants et lycéen en octobre 2007