Gregory Murphy
Après les mises en garde catastrophistes sur la disparition de la glace arctique à cause du dioxyde de carbone (CO2) produit par l’homme, on assiste à un regel massif de l’Arctique et à des chutes de neige record dans l’Antarctique.
La dernière histoire d’épouvante répandue par Al Gore veut que la calotte glaciaire de l’Arctique soit en train de fondre très rapidement, provoquant une montée catastrophique du niveau de la mer et la disparition de l’ours polaire – tout cela à cause du réchauffement climatique prétendument dû à l’homme.
Après avoir largement répercuté cette « nouvelle », les médias n’ont toutefois pas pris la peine d’informer leurs lecteurs du regel record qui a re-transformé entre-temps toute cette eau en glace ! (Figure 1.)
Sans cacher sa mauvaise foi, l’Administration océanographique et atmosphérique américaine (NOAA) a déclaré, en réponse à un scientifique, n’avoir pas l’intention de mettre à jour ses statistiques (ni ses communiqués de presse) pour tenir compte de ce regel.
Que dire du New York Times, pour ne citer qu’un exemple de quotidien américain de référence ? Un article de Nicholas Kristof, paru le 16 août 2007 sous le titre « La grande fonte », et deux autres d’Andrew Revkin (1er mai et 21 septembre 2007), ont semé la panique, mais sans dire un mot des facteurs scientifiques qui interviennent dans le cycle glaciaire arctique, responsable de la fonte record de la glace de mer cette année.
Ces articles s’appuient sur l’étude du modèle climatique publiée dans l’édition de mai 2007 des Geophysical Research Letters (revue de l’American Geophysical Union), rédigée par Marika M. Holland et al. L’objectif principal de cette étude est de montrer que la glace de mer de l’Arctique va fondre à un rythme plus rapide que prévu, pour conclure que la glace aura complètement disparu vers 2030.
Notons qu’ils ont mis un peu d’eau dans leur vin depuis : à la place de l’expression « une mer sans glace d’ici 2030 », on lit désormais « l’Arctique connaîtra des étés sans glace d’ici 2030 », marche arrière dont les médias n’ont même pas fait état.
On pourrait citer aussi un exemple de la presse britannique. Dans le Guardian du 3 juillet 2007, George Monbiot titrait sa chronique : « Réchauffement climatique : le changement d’état soudain ». « En lisant un article scientifique dans le train ce week-end, écrit-il, j’ai découvert, à mon étonnement, que mes mains tremblaient. Ceci ne m’était jamais arrivé auparavant, mais je n’avais jamais lu une chose pareille. » L’article dont il est question a été rédigé par une équipe dirigée par James Hansen, un chantre du réchauffement planétaire à la NASA, qui prétend que les estimations sur le niveau de la mer diffusées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC ) ne sont pas suffisamment alarmistes parce que la glace arctique peut subir un changement rapide et fondre très vite. (Hansen prétend par ailleurs que l’administration Bush l’a bâillonné, bien qu’il ait déjà accordé plus de 2000 interviews à propos du réchauffement climatique.)
Comme le note Monbiot, l’article de Hansen affirme qu’il y a 25 millions d’années, alors que les températures étaient de 3 à 5 degrés plus élevées qu’aujourd’hui, le niveau des mers était monté de 25 mètres, sans comparaison avec le malheureux petit mètre de hausse prévu par le GIEC d’ici une centaine d’années. Monbiot martèle ces données pour faire croire au lecteur effrayé que le GIEC sous-estime largement le problème. Mais comme Hansen s’appuie sur des modèles climatiques non fiables, ses données ne sont absolument pas valables.
Dans le même numéro des Geophysical Research Letters qui publie l’article de Holland et al., on trouve un document d’Ian Eisenman, du département des Sciences terrestres et planétaires de Harvard, démontrant que les modèles climatiques globaux (GCM) ne sont pas adéquats pour simuler les conditions glaciales de la mer Arctique. En effet, ils ne permettent pas de modéliser correctement les changements des formations de nuages, ni même les effets de l’albédo de la glace (le degré auquel elle reflète la lumière), et ne peuvent donc pas fournir de prévisions crédibles du développement futur.
Eisenman déclare : « Ces résultats donnent à penser que la plupart des GCM de pointe simulent la couverture de glace actuelle conformément aux observations, parce que les erreurs de modèle associées à la nébulosité simulée sont compensées par des paramètres de réglage tel l’albédo de la glace. Autrement dit, on introduit des erreurs de valeurs de paramètres dans les composantes de la glace de mer des GCM, afin de compenser les erreurs de simulation dans les composantes atmosphériques. Par conséquent, le recul, tant anticipé et médiatisé, de la glace de mer dans l’Arctique ne peut être soutenu de manière crédible en s’appuyant sur des prédictions de GCM en tant que telles. »
Lors de la réunion du 30 octobre 2007 de l’American Association for the Advancement of Science, à Washington, le Dr Richard Alley, climatologue à l’Université de Pennsylvanie, affirma que la seule manière de modéliser les flots et le miroir glaciaires consiste à les présenter comme une grande masse blanche non couplée à l’océan et qui ne bouge pas ! En réponse à une question sur la modélisation des calottes, Alley avoua qu’elle ne correspond pas à la réalité – bonne raison pour ne pas s’y fier, surtout pour prendre des décisions politiques.
Il faut garder à l’esprit que la fonte « record » du niveau de la mer dont on nous rebat les oreilles repose uniquement sur les 29 dernières années de surveillance par satellite. Or, pendant une partie des années 1930, l’Arctique était de 2 à 5 degrés plus chaud qu’aujourd’hui. La température effectivement mesurée dans les années 30 est plus haute que celle projetée par le GIEC pour les cent ans à venir !
Avant l’ère de la surveillance électronique, les informations sur la glace de mer provenaient essentiellement de journaux de navigation et de systèmes de surveillance par bouée. La construction du sous-marin nucléaire au cours des années 50 permit pour la première fois d’effectuer une cartographie sonar de la banquise arctique, une méthode beaucoup plus précise. En regroupant toutes les données antérieures, il y avait une importante marge d’erreur, alors que pour les données recueillies par satellite, la marge n’est que de 10%. Cela ne fait que 29 ans que les chercheurs disposent de données fiables sur la banquise arctique, ce qui est insuffisant pour déterminer le cycle naturel de la glace. Limités à des données sur une période de temps aussi courte, comment les modèles informatiques pourraient-ils prévoir la taille de la banquise dans une cinquantaine d’années ?
Maintenant que nous avons soulevé l’inexactitude des modèles climatiques et la propagande faite autour, considérons la véritable science qui détermine le climat arctique. Voici une petite présentation des découvertes que j’ai faites en cherchant une réponse à cette question. Bien que la réponse soit complexe, si on regarde l’Arctique du point de vue dynamique, on voit clairement que la propagande est sans fondement et qu’il existe plusieurs facteurs qui déterminent le rythme auquel la glace fond ou se forme.
L’un des principaux est l’activité solaire, qui semble correspondre à la température de l’air au-dessus de la mer Arctique. Cette corrélation est examinée dans le document d’un astrophysicien de Harvard, Willie Soon, publié dans les Geophysical Research Letters du 27 août 2005 (titre : « Variable Solar Irradiance as a Plausible Agent for Multidecadal Variations in the Arctic-Wide Surface Air Temperature Record of the Past 130 Years »). Le Dr Soon montre que l’activité du soleil compte pour beaucoup dans le cycle glaciaire, contrairement au rôle relativement minime joué par le CO2 produit par l’homme (Figure 2).
Un autre facteur important est l’oscillation arctique, une variation de la configuration météorologique ayant un cycle d’environ une décennie. L’oscillation arctique présente une « phase négative », marquée par une pression relativement haute au-dessus de la région polaire et une pression basse aux latitudes plus tempérées (environ 45° nord), et une « phase positive » où les caractéristiques sont inversées (Figure 3).
Au cours de la phase positive, la plus forte pression aux latitudes moyennes chasse les tempêtes plus au nord dans l’océan, ces changements de circulation assurant un temps plus humide en Alaska, en Ecosse et en Scandinavie, et un temps plus sec dans l’ouest des Etats-Unis et en Méditerranée.
Pendant cette phase positive de l’oscillation arctique, l’air froid hivernal pénètre moins le centre de l’Amérique du Nord que pendant la phase négative. Par conséquent, une bonne partie des Etats-Unis à l’est des Rocheuses est plus chaude que d’habitude, tandis que le Groenland et Terre-Neuve sont plus froids. De manière générale, la phase positive de l’oscillation explique les hivers relativement plus doux aux Etats-Unis ces deux dernières années.
Selon un astrophysicien britannique avec qui j’ai discuté, des recherches et des études plus poussées sur l’Arctique permettraient sans doute de constater une relation directe entre le cycle solaire de onze ans et l’oscillation arctique qui semble, d’après les données, coïncider avec un cycle décadaire.
Les oscillations planétaires suivent un cycle d’une ou de plusieurs décennie(s). Les plus importantes, comme celle de l’Arctique, semblent se jouer sur une décennie. Igor Polykov, chercheur polaire à l’International Arctic Research de l’université d’Alaska, à Fairbanks, a découvert ce qu’il appelle une oscillation de basse fréquence (OBF) qui semble avoir une périodicité de 30 à 80 ans. Elle a également une phase positive ou plus chaude et une phase négative ou plus froide, mais son rôle est plutôt de contrôler le flux de l’eau de l’Atlantique dans le bassin arctique (Figure 4).
En phase de réchauffement, l’OBF amène de l’eau plus salée venant de l’Atlantique. En raison de cet accroissement de la quantité de sel dans le bassin arctique, moins de glace de mer se forme en hiver. En été, lorsque la glace fond, l’eau plus tiède provoque ce que les alarmistes qualifient de « plus importante fonte » de l’histoire.
Au contraire, dans sa phase négative, cette oscillation ralentit l’arrivée de l’eau plus salée et permet à l’eau froide du Pacifique d’entrer dans le bassin arctique. Le Dr Polykov a découvert cette oscillation alors qu’il compilait une base de données des températures de l’Arctique. En comparant la température à la surface de l’eau et la pression au fond de la mer, il découvrit que dans la période 1930-40, l’Arctique se trouvait dans un mode positif d’oscillation, avant de passer, de 1950 à 1975, à un mode négatif.
Le Dr Polykov souligne que si la découverte de cette OBF représente une percée, il reste à la définir plus précisément en s’armant de davantage de recherches et de meilleures données.
Dans un document rédigé pour l’Année polaire internationale en 2007, mais jamais publié, Polykov esquisse une autre découverte fort intéressante sur la manière dont le tourbillon océanique sub-polaire influence le climat dans l’Arctique. Il s’agit d’un courant océanique qui fonctionne comme un branchement de voie (un aiguillage pour le rail). Lorsque la pression au fond de la mer augmente, le tourbillon change de voie et contribue à faire entrer l’eau plus tiède de l’Atlantique. Lorsque la pression diminue, le tourbillon laisse entrer plus d’eau froide du Pacifique.
Il reste encore du travail à faire pour déterminer sur quelle échelle de temps opère ce tourbillon. Des recherches plus poussées provoqueront de nouvelles questions, du genre : quel est le rôle de l’activité solaire dans l’« aiguillage » du tourbillon sub-polaire ? Ces recherches font peser de sérieux doutes sur le consensus cité par le GIEC et par Al Gore, selon lequel la science aurait dit son dernier mot.
La fonte et le regel de la mer arctique peuvent être comparés à une grande symphonie de plusieurs oscillations naturelles ayant des cycles d’une ou plusieurs décennie(s).
Le vent participe aussi de cette symphonie. Le 7 octobre 2007, la NASA a publié une étude qui affirme que la fonte record de cette année est due en partie au changement de comportement des vents arctiques. Plus les recherches avancent, plus le rôle joué par le CO2 anthropogénique dans le climat arctique diminue. Au cours des deux derniers hivers, selon cette étude de la NASA, le changement des vents a déplacé la glace arctique plus au sud. La banquise s’est ainsi retrouvée en contact avec de l’eau plus chaude venant de l’Atlantique, provoquant la diminution de la quantité de glace saisonnière et produisant, ces deux dernières années, des fontes record de glace arctique.
Les médias ont également semé la panique en prétendant que la fonte des glaces constatée cette année est différente de celles du passé, et qu’elle a même permis « pour la première fois » l’ouverture du Passage du Nord-Ouest (reliant l’Atlantique et le Pacifique par les îles du nord du Canada), qui pourrait devenir permanente. En réalité, ce passage fut navigable à plusieurs reprises dans le passé récent :
- En 1906, l’explorateur norvégien Ronald Amundsen et ses six coéquipiers traversèrent le passage d’est en ouest, devenant ainsi les premiers à le franchir complètement en bateau.
- En 1940, et à nouveau en 1944, un groupe de Canadiens, conduit par Henry Larsen, un officier de la Gendarmerie royale du Canada, empruntèrent le passage.
Lors de ces trois expéditions, l’Arctique était plus chaud qu’aujourd’hui. Ces périodes plus clémentes, dues à des cycles naturels, précédaient bien évidemment la prétendue augmentation du CO2 anthropogénique.
En étudiant le climat, on doit prendre en compte l’histoire de la science et de l’exploration, et examiner toutes les sources de données disponibles, y compris les journaux de navigation et de bord. Les journaux de la compagnie de la baie d’Hudson révèlent qu’au XIXe siècle, une partie du Passage du Nord-Ouest était navigable, pour les bateaux restant en dessous de certaines latitudes.
Cela permet également de relativiser la fonte des glaces constatée cette année. Le maximum de la glace de mer en hiver est d’environ 14 millions de km2 en moyenne, et la fonte moyenne varie entre 6 et 10 millions de km2. Cette année, la fonte était de 12 millions de km2, ce qui n’est pas inconcevable et reste dans les limites de la variabilité naturelle. Au 4 décembre 2007, environ 9 millions de km2 étaient gelés, ce qui veut dire que l’eau avait regelé sur 6 millions de km2 depuis son niveau le plus bas en octobre.
Dans un blog sur le site du sénateur Inhofe, Igor Polyakov conteste l’affirmation selon laquelle la glace de mer serait à son minimum historique ; dans les années 30, l’Arctique était plus chaud qu’aujourd’hui, mais nous n’avions tout simplement pas de satellites pour l’observer.
Cependant, les extrémistes du climat refusent de tenir compte de l’histoire. Prenons le cas de la présidente du Pew Center for Climate Change, Eliseen Claussen, qui déclara le 12 novembre devant une session plénière de l’American Nuclear Society à Washington, que la fonte de la glace de mer cette année était « la plus importante de tous les temps ». Sachant que la terre est passée par plusieurs âges glaciaires et interglaciaires, parfois marqués par l’absence totale de glace dans l’Arctique, ses propos sont pour le moins irresponsables.
De manière générale, pour maintenir le climat de psychose, les médias ont à peine mentionné le fait que l’Antarctique a connu cette année des niveaux record de chutes de neige et d’extension de la glace de mer. Ceci reflète la circulation de l’humidité dans l’atmosphère terrestre ; en raison de la fonte de la glace de mer dans l’Arctique, une partie de cette humidité est absorbée dans l’atmosphère pour retomber sous forme de neige dans l’Antarctique.
Autre exemple : on terrorise les gens en affirmant que la fonte rapide du miroir de glace du Groenland se traduirait par une montée catastrophique du niveau des mers. En réalité, géologues et océanographes estiment que le niveau monterait certes légèrement, mais le surplus d’eau créerait à son tour dans l’Antarctique la plus forte chute de neige de l’histoire !
Si nos populations n’avaient pas perdu tout sens de l’histoire et si elles étaient moins hostiles à la science, elles ne tomberaient pas dans le piège de la propagande sur le changement climatique, dont les chantres visent en fin de compte une réduction drastique de la population mondiale. Par conséquent, le meilleur antidote aux arnaques déguisées sous un consensus scientifique est de faire en sorte que les jeunes s’intéressent aux découvertes scientifiques fondamentales, en étudiant Kepler, Leibniz, Gauss, etc., comme le fait notre mouvement de jeunes.