Pour le 55e anniversaire du premier vol habité dans l’espace réalisé par le cosmonaute russe Youri Gagarine, Sputnik s’est entretenu avec deux cosmonautes français, Claudie Haigneré et Patrick Baudry, sur leurs souvenirs de cette journée historique et leurs expériences extraordinaires de voyageurs de l’espace.
Avec Jacques Cheminade, S&P défend régulièrement sur ce site un engagement plus ambitieux de la France dans sa politique d’exploration spatiale et à la pointe des nouveaux défis économiques, scientifiques et humains qui se posent aujourd’hui à l’humanité.
Voici quelques extraits des articles de Sputnik.
Astronaute française :
Gagarine, l’homme qui a fait sortir l’humanité de son berceau
Il y a 55 ans jour pour jour, l’humanité entrait dans l’ère spatiale. Dans un entretien à Sputnik, Claudie Haigneré, première astronaute française, partage ses souvenirs de cette journée historique et de son séjour à la Cité des étoiles.
Le 12 avril 1961, le cosmonaute soviétique Youri Gagarine effectuait son vol historique à bord du vaisseau Vostok. "C’est parti !", c’est avec cette phrase d’une touchante simplicité que cet homme humble a poussé la porte de l’inconnu, emmenant derrière lui l’humanité entière vers une nouvelle ère, l’ère de l’exploration spatiale.
Cette journée historique reste gravée dans la mémoire de ceux qui l’ont vécue et l’ancienne astronaute française Claudie Haigneré n’en fait pas exception. Dans un entretien à Sputnik, cette dernière a avoué célébrer toujours le 12 avril, date qui a ouvert, à ses yeux, de nouvelles possibilités pour l’humanité.
C’est quelque chose qui est très fort pour moi. C’était parti l’aventure de l’humanité ouverte grâce à ce premier vol de Gagarine en 1961. C’est une humanité qui est sortie de son berceau comme le disait Tsiolkovski (scientifique russe et père de l’astronautique, ndlr), explique-t-elle.
Mme Haigneré a en outre avoué avoir beaucoup d’admiration pour Gagarine, surtout car cet homme avait osé partir vers l’inconnu.
C’était quand-même une sacrée aventure avec beaucoup de risque. En acceptant cette mission, il avait dépassé sa propre personne, il représentait l’humanité et j’ai beaucoup de respect pour cette attitude, indique-t-elle.
Et d’ajouter que l’esprit de Gagarine est toujours présent à la Cité des étoiles (centre de formation des cosmonautes près de Moscou). Il y a toujours son casier de sport, de tennis dans la salle de sport, il y a son épouse qui vivait à l’étage au-dessus de l’immeuble où j’habitais, il y a l’allée des Cosmonautes, les statues, sa présence, son respect, la célébration, on vit avec lui, se souvient-t-elle.
Sélectionnée en 1985 comme candidate-astronaute, Mme Haigneré est partie en 1992 en entraînement à la Cité des étoiles près de Moscou où elle a passé presque dix ans. Elle a participé à deux missions spatiales : en 1996 à bord de la station Mir et en 2001 à bord de l’ISS. C’est avec émotion que l’ancienne astronaute se rappelle de son expérience.
Ce que j’aime dire c’est que cette aventure spatiale, c’était non seulement la concrétisation d’un rêve, une aventure scientifique, une aventure technique mais que ça était surtout une aventure humaine, avoue-t-elle. J’ai eu énormément de plaisir de passer ces presque dix années — de 1992 à 2001 — à la Cité des étoiles à échanger avec des cultures différentes aussi bien parce qu’il y avait effectivement des Russes puis les Américains sont arrivés, les Européens.
Lien à l’article de Sputnik avec un accès au dossier sur la journée internationale du vol habité.
La magie de l’espace, pourquoi attire-t-elle tant ?
Avez-vous jamais eu envie de voyager dans l’espace ? Qu’est-ce que vous rêviez d’y voir le plus ? L’astronaute français Patrick Baudry partage son expérience avec Sputnik et confie que le moment le plus extraordinaire était de voir la Terre de l’espace.
Il n’y a jamais trop d’histoires spatiales pour le 55e anniversaire du premier vol habité dans l’espace. Ecoutons en encore une et savourons les aventures de Patrick Baudry, ancien pilote de chasse de l’Armée de l’air française.
M. Baudry a été entraîné comme cosmonaute à la Cité des étoiles et comme spationaute à Houston. Il a préparé deux vols avec les Soviétiques et deux avec les Américains. Sa première expérience spatiale lui a fait une énorme impression puisqu’il l’avait attendue depuis fort longtemps.
Quand enfin les moteurs s’allument c’est l’aboutissement, un aboutissement très important, c’est une émotion très grande. En plus, c’est extrêmement agréable lorsqu’on aime les accélérations, avoue-t-il à Sputnik.
Pour lui, il est difficile de faire la distinction entre les souvenirs plus ou moins bons, choisir celui qui est le plus beau ou le plus magique. Pourtant, sa première impression de la Terre vue depuis l’espace est gravée dans son cœur.
Pour quelqu’un qui a le privilège d’aller dans l’espace, il y a beaucoup de beaux souvenirs, explique l’astronaute. Pour moi c’est vrai que le premier regard sur la Terre c’était quelque chose d’extraordinaire et magnifique parce que c’est une planète qui est d’une beauté absolue et qui est complètement isolée sur un fond d’espace d’un noir lui-même absolu. Et c’est vrai que ce premier regard sur sa planète c’est un moment très beau et extrêmement fort.
Dans sa route vers l’espace, M. Baudry a toujours admiré la personnalité éminente du cosmonaute russe Youri Gagarine.
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