Primaires aidant, les grands ténors politiques de notre pays, au lieu d’ouvrir un vrai débat sur les causes de la crise et les solutions qu’il faudrait y apporter, nous offrent les scènes les moins drôles de La guerre des boutons.
A l’opposé, la vie de Georges Boris nous montre que la vraie grandeur n’est pas d’avoir raison seul contre tous, mais de travailler d’arrache-pied avec d’autres pour défendre la vérité et la justice afin d’impulser une véritable dynamique transformatrice.
Trop souvent des vérités d’importance décisive pour des peuples entiers sont emportées au tombeau avec ceux qui en gardent le secret.
Tel ne fut pas le cas, fort heureusement, du récit poignant publié, en 2010, par le résistant français Jean-Louis Crémieux-Brilhac (1917-2015 - JLCB par la suite dans cet article) sur Georges Boris (1888-1960), de trente ans son aîné, dont il fut le compagnon d’armes au service du général de Gaulle à Londres. Si les historiens de la Résistance connaissent bien ce nom, la majorité des Français ignorent son existence.
Pourtant, comme nous allons le démontrer, c’est grâce au combat qu’a mené toute sa vie ce socialiste rooseveltien, successivement journaliste, grand défenseur en France du New Deal de Roosevelt, chef de cabinet de Léon Blum, fidèle compagnon et conseiller économique du général de Gaulle et enfin tuteur de Pierre Mendès France et inspirateur du programme du Conseil national de la Résistance, que la France a pu devenir une « République moderne ».