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- Le projet de station spatiale chinoise auquel les autres pays des BRICS envisagent s’associer.
- Crédit : http://tsfx.net/post
Lors d’une rencontre avec la presse le 16 janvier, le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA) Jean-Jacques Dordain a déclaré que la Chine a été intégrée officiellement à la liste des partenaires clé de l’ESA, avec les États-Unis et la Russie.
Dordain a expliqué que des astronautes de l’ESA s’étaient rendus en Chine pour visiter les sites d’entraînement des taïkonautes. Plusieurs d’entre eux sont d’ailleurs en train d’apprendre la langue de Confucius dans le cadre d’un partenariat entre l’ESA et le Bureau chinois des vols habités.
Aucun plan précis n’a été arrêté pour qu’un astronaute européen puisse se rendre sur la future station spatiale chinoise mais les discussions sont manifestement en cours. L’ESA se prépare déjà à contribuer à certaines expériences qui seront conduites à bord de l’une des futures missions lunaires chinoises.
Un exemple des efforts de coopération en train d’être mis en place : le programme, amorcé l’an dernier, pour concevoir, développer, lancer et exploiter un satellite conjoint.
L’Académie chinoise des sciences et l’ESA ont publié le 19 janvier un appel conjoint définissant la prochaine étape de cette mission, dont le lancement est prévu pour 2021. Les propositions doivent être déposées avant le 15 mars prochain. D’ici la fin de 2015, l’une des propositions soumises sera choisie, étudiée pendant deux ans et développée pendant les quatre années qui suivront.
Les autorités russes sont par ailleurs en train de considérer l’idée de se joindre à la Chine pour la construction d’une nouvelle station spatiale internationale. Dans un contexte de relations tendues entre la Russie et les Etats-Unis, le site indien zeenews rapporte que le Conseil des experts de la Commission militaire-industrielle de Russie a rédigé un rapport, où ils recommandent « d’étudier les possibilités d’un projet habité international avec les BRICS ».
Le document affirme : « Nous pouvons débuter ce travail dès maintenant et inclure cette question à l’ordre du jour de la réunion de travail des BRICS à Oufa. » [Le prochain sommet des BRICS aura lieu cet été à Oufa, capitale de la Bachkirie, en Russie].
Les Chinois, exclus par les Américains de l’actuelle station spatiale internationale (ISS), doivent déployer les premiers éléments de leur future station spatiale à partir de 2018. Elle devrait être opérationnelle deux années plus tard. L’Inde a de son côté pris des dispositions pour développer son propre programme habité, mais les astronautes indiens (de même que les Sud-africains et les Brésiliens) pourraient se retrouver dans l’espace plus rapidement que prévu, à bord de la station chinoise.
Tous ces pays, à part la Russie, ne participent pas à l’ISS. Une future « BRICS Space Station » viendrait cependant bousculer la donne puisque la Russie, obligée de revoir son budget spatial à cause des sanctions imposées par les États-Unis et l’Europe, pourrait consolider ses activités et suspendre à partir de 2020 ses vols vers l’ISS.
Cette dernière se trouverait ainsi, même si elle devait rester opérationnelle jusqu’en 2024 comme le souhaite la NASA, sans résident puisque aucun autre pays, parmi les « alliés spatiaux » des États-Unis, n’est en mesure d’assurer des vols habités dans l’espace.
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